Fly and shoot [PV Emmylou & Lilith]

Le terrain de Quidditch, l’air était froid, caressait mes cheveux et mon visage, un léger frissons parcouru mon cou alors que je jetais un regard sur le stade, les quatre grand pilonnes entourant le gazon parfaitement tondu et les anneaux servant de but culminant fièrement dans le ciel. Le ciel lui était gris, d’épais nuage recouvrait le soleil, l’empêchant de donné les couleurs chatoyantes qu’il offre habituellement au reste du monde. Je soupirais, un nuage de fumé blanchâtre ce formant devant moi, décidément je n’aimais vraiment pas l’hiver. J’ai l’impression que le monde perd toute sa saveur, toute sa chaleur et que l’être Humain n’est absolument pas fait pour vivre dans ses conditions. J’avais froid et cela malgré ma grande cape d’hiver aux couleurs de Griffondors et mon écharpe qui se parait des même colories.

J’aurai bien sur pu rester au chaud, auprès de la cheminé où un feu dormait doucement et où les gens riaient en partageant des bonbons, en buvant des chocolats chauds et en faisant des bétises, pourtant, j’avais un devoir, j’étais le gardien de l’équipe de Quidditch et il fallait que je m’entraîne, serte la saison n’avait pas encore commencé, mais si je ne prenais pas mon envol régulièrement j’allais rouiller, contrairement à ce que l’on croit le vol sur un balai, ce n’est pas comme le vélo, sa s’oublie !

C’est comme ça que j’entrais dans le stade, une valise contenant des balles sous un bras et mon balai sous l’autres, priant de toute mes forces pour qu’il ne se mette pas à neiger, ce qui franchement ne serai pas l’expérience la plus plaisante de ma vie. Une fois rentré seulement un sourire gravis mes lèvres, ne montant tout de même pas jusqu’à mes oreilles, je cherchais quelqu’un du regard, ce quelqu’un qui se trouva dans mon champ de vision presque immédiatement. Emmylou, la batteuse de l’équipe de Poufsouffle, je lui avait demander plus tôt dans la journée de m’accompagner pour me lancer quelque balle … bah oui quand on est gardien, c’est difficile de se lancer les balles soi-même … ce qui m’impose d’avoir tout le temps une personne avec moi quand je m’entraîne. Au moins comme ça je n’étais pas le seul à galérer, ce qui franchement me remontait beaucoup le moral. Je couru un peu pour me rapprocher d’elle, déposant la valise juste devant nous et gardant mon balai dans les mains.

-Content que tu aies réussie à venir ! Mais il fait froid, il faudrait inventé un sort pour la météo …

Puis seulement après je remarquais l’autre jeune fille qui l’accompagnait, une fille que je ne connaissais pas, mais qui visiblement portait elle aussi les couleurs de poufsouffle. Tout de suite mon esprit fut rempli de diverses question « qui était-elle ? », « allait-telle jouer avec nous ? », « elle semble plus jeune, dans qu’elle classe se trouve-t-elle ? ». Mais pourtant je gardais tout ça pour moi, me contentant de sourire et d’agiter la main vers la nouvelle arrivante.

-Salut ! Jonathan, enchanté, tu vas jouer avec nous ?

Il devait être aux alentours de treize heures trentes quand Jonathan Breezmoon , le gardien de l'équipe de Gryffondor s'était présenté face à Emmylou. Elle aurait sans doutes protesté par habitude, parce qu'elle avait horreur d'être dérangée pendant qu'elle étudiait et elle en avait presque perdu le fil de sa traduction de runes. Si cela avait été quelqu'un d'autre , elle l'aurait fait ,sans le moindre doutes. Et d'ailleurs si elle ne s'était pas plainte, ce n'était même pas parce qu'ils entretenaient une quelconque relation privilégiée – loin de là – mais parce qu'il avait eût la bienséance de prononcer le « mot magique » quand il s'était avancé.

La jeune Poufsouffle était une élève studieuse, peut-être même plus que certains Serdaigle, et en plus d'aimer le calme et la solitude , elle avait le goût du travail bien fait et adorait cette sensation de puissance qui s'emparait d'elle lorsqu'elle obtenait la meilleure note de l'année à un examen. Étudier était donc quelque chose de primordial à son harmonie scolaire. Elle n'était pas dupe , elle savait que personne ne pouvait s'en sortir sans réviser l'année des BUSEs et il était hors de question qu'elle n'obtienne pas la totalité de ces dernières. Premièrement parce que sa fierté personnelle ne s'en relèverai pas et en suite parce qu'elle n'était pas certaine de vouloir faire face aux conséquences de son échec quand il parviendrai aux oreilles de son grand-père maternel. L'homme n'avait jamais cessé de la terrifier et ce malgré que leurs relation s'étaient approfondies et nettement améliorées. Emmylou prenait donc très aux sérieux ses études et ses révisions et elle n'hésitait pas à remettre violemment à sa place quiconque avait le culot de la déranger pendant ces dernières. Chose qu'elle avait faillit faire d'ailleurs « Écoute Breezmoon si tu viens de la part de Potter pour me casser les pieds à propos du match, je te fais manger mon livre de Runes » elle l'avait pensé, mais elle ne l'avait pas dit. Elle était toujours assise dans la grande salle qui avait été désertée depuis la fin du repas. Si elle s'était installée là c'était de manière stratégique, en cette période de premiers examens de l'année, la bibliothèque était toujours bondée le dimanche, il faisait trop froid pour réviser dehors et – de fait – les salles communes étaient également envahies.

Elle avait donc été passablement énervée de se faire déranger malgré les précautions qu'elle avait pris pour que cela n'arrive pas. Le gardien des sang et or, cependant annonça rapidement la couleur de sa proposition en mettant en avant le fait qu'il avait besoin d'un partenaire pour son entraînement personnel. Elle ne lui demanda même pas pourquoi est-ce que l’entraînement qu'il avait avec son équipe n'était pas satisfaisant parce qu'elle était bien trop excitée à l'idée de pouvoir gratter une ou deux heures de vol supplémentaires. Non pas que son entraînement du Samedi matin (soit la veille au matin) n'ai pas été suffisamment intense – elle avait même du prendre une potion anti-courbature avant d'aller se coucher – mais Emmylou Churchill n'était jamais lassée de Quidditch. En tout cas ce n'était jamais arrivé. Même pendant les vacances d'été quand elle subissait un entraînement intensif à Muness Castle , il lui arrivait d'être épuisée, douloureusement ankylosée mais si son corps refusait de suivre encore son âme elle, en demandait encore et toujours plus. Déchirée entre ses révision de Runes et son envie de chausser ses bottes elle avait seulement opiné du chef sans vraiment apporter de réponse orale, mais elle nota mentalement l’heure du rendez-vous. Le Gryffondor devait être habitué à son silence chronique puisqu'il sembla satisfait de sa réponse et la jeune fille était seulement retourné à sa traduction.

Il devait être seize heure trente quand elle avait mit un point final à sa rédaction d'étude des moldus et elle avait refermé ses livres les avait jetés dans son sac et avait dévalé les escaliers qui menaient au sous-sol à vive allure. Elle avait faillis manquer son dérapage et se cogner sévèrement contre les tonneaux qui dissimulaient l'entrée de son dortoir et apprès avoir frappé ces derniers sur l'air Helga Poufsouffle, plus vite qu'elle l'avait jamais fait elle avait déboulé à toute allure dans la salle commune. Sans accorder la moindre importance aux autres élèves de sa maison elle se précipita dans sa chambre puis dans la salle de bain pour se vêtir de sa tenue de vol . Elle tressa ses cheveux et s'enroula dans son écharpe avant de retraverser la pièce commune. Filant comme une flèche elle traversa une bonne partie des couloirs en courant en dépit du règlement qui l'interdisait pour fouiller une bonne partie des salles vides à la recherche de Lilith Redwings. Elle la trouva après un quart d'heure de recherche intensive dans la bibliothèque sous les conseils d'une autre première année qui en revenait.

« ▬ Redwings ! Heu ..Lilith, pardon. » elle chuchota pour ne pas se faire attraper par la bibliothécaire « Tu vas bien ? Hum si tu es toujours intéressée par les balais, je vais échanger quelques balles avec le gardien de Gryffondor...il n'y aura que nous trois sur le terrain, tu veux venir? Tu peux juste regarder, t'es pas obligée de monter si tu ne veux pas. »

Elle avait demandé avant d'emmener la petite avec elle et de presser le pas une nouvelle fois parce qu'elles étaient terriblement en retard. En traversant le hall Emmylou avait retiré sa cape d'hiver pour en couvrir la plus petite et avait dirigé ses pas rapides vers le terrain. Elle n'aurait pas besoin de cape en vol, la tenue d'hiver et son écharpe suffiraient. Elle guida Lilith dans les vestiaires et vers la remise à balais pour récupérer son Nimbus 1700 et traversa rapidement les couloirs des quartiers de Poufsouffle pour sortir par la porte située sous la tour et qui donnait sur le terrain.

Un sentiment de joie l'étreignit avec un violence formidable et elle se dirigea vers le jeune homme qui venait à leur rencontre. Il posa entre eux la valise qui contenait les balles de jeu. Elle resserra sa main autour du manche de son balais et se s'accroupit pour ouvrir la mallette, fébrile.

« ▬ Je ne me rappelle pas de la dernière fois que j'ai raté une occasion de m’entraîner! » elle rigolât de bon cœur mais approuva son observation sur la météo, elle était vraiment ravie de ses nouveaux gants en peau de dragon, ils tenaient chaud.

L'attention de Jonathan se porta sur la petite Lilith et la batteuse jugea qu'il était bon qu'elle se présente d'elle-même. Et son regard à elle se posa sur les balles, elle caressa distraitement un des cognards mais ses mains se resserrent autour du souaffle . Elle était moins bonne poursuiveuse qu'elle était batteuse, mais elle était certaine qu'elle possédait un niveau acceptable encore. Refermant la valise , elle se redressa de toute sa petite hauteur , la balle sous le bras, le balais dans l'autre main.

« ▬ Par contre, Breezmoon, ça va bien faire un an que j'ai pas touché un souaffle donc je risque d'être un peu rouillée, on fera un tour de chauffe? »

Après tout son coach à Muness Castle lui avait dit un jour que , dans la conjoncture actuelle du Quidditch il était recommandé d'être un minimum ambivalent . Emmylou aurait certainement été un gardien des plus mauvais mais avec un peu d’entraînement elle pourrais sans doutes devenir une poursuiveuse redoutable. Dommage qu'elle n'ai pas été prête à abandonner sa batte pour rien au monde.

Le vend froid mordait ses joues et craquelait ses lèvres,mais Emmylou s'en fichait. Elle posa son regard tour à tour sur Lilith et Jonathan. C'était comme ça qu'elle était heureuse.

Ah les dimanches de début d’hiver ! Si une chose était sûre, c’est qu’ils plaisaient aux élèves !
Les cours étaient déjà bien avancés mais pas assez pour que les professeurs assaillent les élèves de révisions et le temps froid et désagréable rendait le corps enseignant légèrement plus laxiste sur les fins de semaines.
Pour toutes ces raisons et à cause des températures en chute, les élèves passaient le plus clair de leur dimanche dans leurs salles communes à s’amuser ou dans la bibliothèque pour plus de calme. En fait, une seule personne n’était pas vraiment satisfaite de la situation.

Lilith Redwings poussa un soupir discret et plaqua ses mains sur ses oreilles, les coudes appuyés sur la table sur laquelle elle s’était installée dans l’immense bibliothèque. Les sourcils légèrement froncés, elle relu le paragraphe de son livre au milieu duquel elle venait de s’arrêter. Celui ci ne prit pourtant pas plus de sens dans son esprit. La petite albinos fit la moue. Rien à faire, elle ne parvenait pas à se concentrer sur sa lecture… Il y avait trop de monde autour d’elle dans la bibliothèque. Ils avaient beau être quasiment silencieux - la bibliothécaire veillait au grain - elle se sentait troublée par toutes ces présences.
Elle retira ses mains de ses oreilles, sachant que ce geste était parfaitement inutile vu le peu de bruit qu’il y avait aux alentours et, posa son menton dans ses mains, elle jeta un regard distrait à la fenêtre à sa droite.
Le temps semblait déjà très froid et de la buée s’était formée sur les vitres. Pourtant, ce n’était pas la température qui l’avait attiré ici. Comme d’habitude, elle s’était dirigée vers la bibliothèque, son déjeuner avalé en quatrième vitesse, pour s’y réfugier et y trouver calme et solitude pour prendre de l’avance sur ses cours et, peut être, assouvir sa curiosité brûlante. Seulement pour cette fois, sa recherche d’abris avait été rapidement compromise et la bibliothèque s’était remplie en moins d’une demi-heure d’élèves recherchant la chaleur et un lieu de loisir pour passer leur dimanche après midi.
La fillette poussa un nouveau soupir presque inaudible. Tant pis pour son cours d’histoire de la magie, elle prendrait de l’avance plus tard. Bizarrement, pour cette fois, elle aurait préféré sortir dehors… Mais pour aller où ? Et puis elle se connaissais bien, sans guide elle allait encore se perdre...

La petite Poufsouffle rêvassait, le regard plongé dans la contemplation de l’extérieur lorsqu’un chuchotement plus proche que les autres la tira de ses pensées, la faisant se redresser d’un coup sur son banc.

“ Redwings ! Heu ..Lilith, pardon. ”

Elle tourna la tête dans tous les sens avant de localiser la propriétaire de la voix derrière elle.

“ Emmylou ? ” chuchota la fillette avec surprise.

C’était bien la jeune fille aux cheveux ondulés qui se tenait à coté d’une étagère à un mètre d’elle, vêtue de sa tenue de vol et l’observant avec un regard que l’albinos connaissait : celui passionné et fébrile qu’elle affichait avant d’aller jouer ou s’entraîner au Quidditch.
Sans attendre, la batteuse de Poufsouffle enchaîna :

“ Tu vas bien ? Hum si tu es toujours intéressée par les balais, je vais échanger quelques balles avec le gardien de Gryffondor...il n'y aura que nous trois sur le terrain, tu veux venir? Tu peux juste regarder, t'es pas obligée de monter si tu ne veux pas. ”

Lilith en resta quelques instants médusée. Depuis qu’elle avait rencontré Emmylou une semaine et demi plus tôt, elle avait eut le temps de réfléchir à sa proposition de tenter de la faire remonter sur un balais, mais elle n’avait pas imaginer que ça se ferait autant sur un coup de tête et qu’elle viendrait la chercher au milieu de la bibliothèque pour y aller dans l’immédiat.
D’un autre coté, d’avoir pensé et repensé souvent à l’idée d’essayer de nouveau l’expérience du vol aux cotés de son aînée de Poufsouffle lui avait permis un peu de mettre de coté ses craintes pour arriver à la conclusion qu’elle avait vraiment envie de le faire. Alors, est ce qu’elle aurait manqué l’occasion ? Jamais de la vie !
Sans plus attendre et sous la pression de sa camarade à se dépêcher, elle rangea son livre, déjà réservé, dans sa sacoche avec la feuille, la plume et l’encrier dont elle s’était servie pour prendre des notes.
Puis elle emboîta rapidement le pas à Emmylou qui sorti le plus vite possible de la bibliothèque et se lança dans une marche rapide au travers des couloirs qui obligea Lilith à courir par moment à cause de ses petites jambes.
Essoufflée, elle arriva dans le hall sur les talons de la joueuse de Quidditch. Ralentissant son pas mais sans cesser de marcher, celle ci décrocha alors sa cape d’hiver de ses épaules et lui passa autour de ses siennes dans un geste prévenant. La suivant toujours, Lilith observa le vêtement et le fit glisser entre ses doigts. Une douce chaleur inexplicable s’était répandue dans soudain dans son coeur et elle lança un sourire reconnaissant à sa camarade, pas certaine que celle ci l’ait vu.
Dehors, il faisait froid, mais Lilith se sentait trop impatiente et anxieuse pour y faire attention. Les deux Poufsouffles prirent alors le chemin du terrain et quelques minutes plus tard, elles entraient par l’une des portes de celui ci qui donnait sur un vestiaire apparemment réservé à l’équipe des jaunes et noirs. Lilith resta immobile, observant curieusement les alentours pendant que Emmylou s’avançait vers une porte adjacente et revenait avec son balais volant. La jeune fille l’emmena alors vers l’entrée du terrain et pénétra avec elle sur ce dernier.
Le coeur de la petite albinos battait fort en pensant à ce qui allait suivre. Elle avait vu plusieurs fois Emmylou voler depuis leur rencontre, assistant avec admiration à la tous ses entraînements. Mais là ce n’était pas pareil… C’était elle qui allait monter à son tour sur un balais. Au souvenir de sa dernière séance de vol, elle ne pu s’empêcher de déglutir. Si la présence de la batteuse jaune et noire à coté d’elle ne l’avait pas convaincu de rester, elle se serait sans doute déjà enfuie en courant.
Au milieu du terrain, un garçon tout de rouge et or vêtu se dirigeait vers elle depuis l’autre coté du terrain, une malle sous le bras. Lorsqu’elles furent à quelques pas de lui, les deux joueurs engagèrent la conversation avec bonne humeur. Lilith en profita alors le détailler. C’était un garçon de taille moyenne et fine carrure aux cheveux châtains, assez âgé pour être en sixième ou septième année d’études. La petite albinos ne se souvenait pas de l’avoir déjà vu, mais bon en même temps il y en avait beaucoup des élèves ici… Et elle n’était qu’en première année !
Un peu intimidée, la fillette resta légèrement en retrait, silencieuse, observant de ses yeux d’argent l’échange des deux compagnons. Mais rapidement sa discrétion ne suffit plus car le jeune homme la remarqua et agita la main dans un geste amical avant de lancer sur un ton similaire :

“ Salut ! Jonathan, enchanté, tu vas jouer avec nous ? ”

La petite albinos sentie immédiatement sa timidité l’assaillir mais se força à soutenir le regard du Gryffondor. D’une voix hésitante elle répondu alors :

“ L...Lilith… Redwings. Enchantée monsieur. “

Les bonnes manières inculquées ont la vie dure...
Elle se concentra ensuite sur la question du jeune homme.

“ Je… Je… ” bafouilla t’elle.

Elle lança un regard à Emmylou, mais celle ci ne releva pas les yeux vers elle, lui faisant bien comprendre qu’elle devait répondre par elle même.

“ Je… Non… Je viens j...juste tenter de remonter… sur un balais… ”

Sa sincérité lui fit rosir légèrement les joues sans que le froid y soit pour quelque chose.
La batteuse de Poufsouffle se releva alors, mettant fin à la réponse gênante de Lilith qui lui en fut reconnaissante.

“ Par contre, Breezmoon, ça va bien faire un an que j'ai pas touché un souaffle donc je risque d'être un peu rouillée, on fera un tour de chauffe ? ”

La fillette aux cheveux de neige regarda sa camarade qui avait parlé. Un sourire amusé naquit sur son visage lorsqu’elle vit la lueur sauvage et passionnée s’allumer dans le regard de la jeune fille aux cheveux ondulées. C’était toujours comme ça lorsqu’elle s’apprêtait à jouer. C’était ce regard plein de volonté qui avait fait naître l’admiration que Lilith portait à son aînée de Poufsouffle.
Sentant le début de l’échange approcher, ce qui lui offrait un répit avant sa propre tentative de vol, la fillette s’approcha d’Emmylou et lui souffla rapidement :

“ Je vais vous regarder de la haut. Bon courage ! ”

Elle montra d'un bras tendu l’une des tours de bois qui servait de gradins en hauteur et depuis lesquelles elle aimait regarder les joueurs voler. Puis elle s’inclina rapidement devant le dénommé Jonathan Breezmoon dans une petite courbette qui démontra encore son conditionnement aux codes de “bienséance” et trottina rapidement vers la tour.
Trois minutes plus tard, Lilith se trouvait sur la partie la plus avancée des gradins de la tour et observait avec attention et impatience les deux joueurs qui s’apprêtaient à décoller.

L’air était toujours aussi glacial, mais comme on le sait tous, la passion réchauffe les cœurs. Le Quidditch était loin d’en être une pour moi, ça non. Je ne connaissais même pas le nom de l’équipe de mon propre pays et je n’en soutenais absolument aucune. Pour moi le sport est juste important pour se maintenir en forme, garder un bon équilibre physique est quelque chose qui me tient à cœur, un bon sorcier ne peu selon moi pas se permettre de rester assis et prendre des kilos jusqu’à ressembler à un énorme sac de viande.

Mais ce n’étais pas la seule raison qui me poussait à pratiquer le sport des sorciers, non loin de là. La véritable raison était le vol … volé, ayant grandi comme un moldu cela avait toujours été un rêve pour moi quelque chose d’inaccessible, étant enfant j’avais lu et relu jusqu’à en usé les pages du vieux livre se trouvant dans la bibliothèque de ma mère. Le mythe d’Icare ; cet homme qui construisant lui-même ses ailes avait voulu monter jusqu’au soleil, pensant être devenu le roi des cieux dominant la nature et le monde en dessous. Pourtant la cire qui retenait les plumes entre-elles avaient fondues sous la chaleur. La chute fut longue et vertigineuse, jusqu’à la mer plus bas qui englouti le jeune homme épris de liberté, tellement épris de cette liberté qu’il en était mort.
Volé sur un balai, j’avais réussi à réaliser ce rêve que j’avais longtemps caressé, j’aimais la magie, elle permettait de repousser toute les limites où presque et je ne ressentais jamais mieux se sentiment de liberté absolu que lorsque je m’élançais dans les airs. Je souris aux deux jeunes femmes. J’étais près. Je jetais un dernier regard à celle qui nous quittait pour aller observer depuis les gradins ses cheveux blancs balayer par le vent. Alors elle voulait monter sur un balai. Et bien après cette partie je ferai de mon mieux pour l’aider. Même si elle ne jouait pas, j’étais certain qu’elle pouvait s’amuser et trouvé ça magique. Mais revenons à nos moutons, enfin à notre Poufsouffle. Elle me proposait une partie de chauffe et bien, pourquoi refuser, après tout avec ce temps impossible de refusé.

-Va pour un tour de chauffe alors !

Puis en ponctuant ma phrase d’un clin d’œil je chevauchais mon balai, donnant un coup de pied sur le sol et m’élevant presque instantanément dans les airs. Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine pendant quelque seconde je n’étendais plus que le bruit du vent dans mes oreilles, le tempo de mon pouls dans mes tempes. Je ne ressentais que le glissement du vide sous mes pieds, la force qui s’opposait à mon corps conquérants les cieux. Je fis un tour de terrain, puis un autre pour finir par venir me placer devant les buts, tournant autour d’eux comme une guêpe autour d’un crème glacé. Je lançais un regard de défi à la joueuse en face de moi.

-Aller je t’attend !

Regardant Lilith partir pour les gradins, Emmylou reporta son attention sur son partenaire du jour qui acceptait un tour de chauffe , puis sur son balais qu'elle s'empressa d'enfourcher. Le souafle maintenu pas son bras droit contre son flanc, elle donna une impulsion puissante et décolla. Le Nimbus 1700 fila vers les hauteurs à une vitesse époustouflante et se stabilisa rapidement à une trentaine de mètres de haut. Le vent souffla brutalement et la jeune fille poussa un cris de satisfaction avant de se pencher sur son manche pour pousser le balais, elle entama un tour du terrain pour s'échauffer et tester les balances de sa monture. Quand elle fut satisfaite elle s'arrêta au centre du terrain aérien et laissa tomber la balle qu'elle tenait dans ses mains. Quelques secondes après elle plongea en piquet , tournoyant sur elle même , orchestrant un ballet aérien dont elle était la seule connaisseuse et l'unique voltigeuse.

Récupérant le souafle elle remonta en flèche et après l'avoir soupesé plusieurs fois avec sa main se mit en position face au gardien. Quand elle fut certaine d'avoir une bonne prise sur la balle , la jeune fille se pencha légèrement sur son manche et puis chargea. Visant le cercle de gauche. Elle feinta une première fois avec plus ou moins de succès mais se repris rapidement. C'était un jeu pour s'amuser, quelques balles dans le vent mais il n'était pas question de perdre. Elle l'aurait très mal vécu. Récupérant sa balle une nouvelle fois elle repartis pour un tour à vive allure se précipitant vers les buts pour déstabiliser le gardien. Sa tentative de marquer le but de gauche manqua une nouvelle fois et elle se prit sincèrement au jeux.

Enfin.

En bas, le monde semblait ridiculement petit, même le château qu'elle pouvait apercevoir depuis sa position ne paraissait plus aussi impressionnant, aussi monumental. Malgré le froid qui mordait sa peau et déclenchais quelques frissons violent quand elle ne bougeait pas la petite sorcière orienta son balais vers le ciel pour prendre encore de l'altitude. L'air y était si froid et sec que ses poumons devenaient douloureux quand elle respirait, mais ça n'avait pas d'importance, décrivant des cercles autour de sa position elle se décida à charger une nouvelle fois et cette fois envoya le souafle avec toute la précision et la force dont elle était capable, vers l'anneau central. Elle avait beau ne pas être taillée comme l'armoire à glace de sa propre équipe Emmylou Churchill restait une batteuse de talent et s'il en doutait encore, possédait des muscles assez puissant pour transformer n'importe quelle balle en boulet de canon.

Plongeant pour récupérer la balle avant qu'elle ne touche le sol (bien que les sortilèges appliqués dessus pour que sa chute soit ralentie lui laissaient un temps considérable pour le faire) et se recentra sur le terrain. Ses yeux cherchant Lilith. Elle n'avait pas trop froid ? Est-ce qu'elle n'aurait pas dus lui laisser son écharpe aussi ? Immobile dans les gradins , par un temps pareil, la poufsouffle sentit la culpabilité l'envahir. Un sentiment vite effacé cependant par le poids du souafle contre sa hanche. C'était totalement incomparable à celui d'une batte mais même sans cela son excitation était à son comble. Elle ne savait pas s'il existait quelque chose qui soit seulement approchant de la sensation de bonheur brut qui l'envahissait. Est-ce que tout le monde la ressentait ? Elle était furieuse contre ses inhibition et sa pudeur humaine qui l'empêchait de ressentir cette passion avec plus de force, de violence. Elle jalousait les animaux qui volaient dans une liberté si totale et pour qui les sentiments étaient si simple qu'ils en devenaient extrêmes. Et aussi étrange que cela puisse être, malgré le vent et le chant des oiseaux dans ses oreilles elle avait la sensation de manquer d'air, l'impression que son cœur implosait sous la pression.

Elle aurait tellement aimé se laisser tomber dans le vide.
Et chuter.
Et chuter.
Pour sentir la résistance de l'air contre sa peau et disparaître avec le vent. disparaître avec le vent..

Cette fois-ci elle chargea le gardien. Tellement en fait, que ses oreilles sifflèrent elle feinta un coup sur la gauche et envoya finalement la balle de toutes ses forces dans l'anneau central. Laissant Jonathan récupérer la balle elle effectua un tour complet du terrain pour le seul plaisir de pousser son balais et de sentir encore l'air contre sa peau.

« ▬ Tu en veux encore Breezmoon? » Elle argua s'attendant à récupérer la balle.

Elle pouvait en donner encore.
Tellement plus.
Elle était sure qu'elle pouvait voler jusqu'à ce que la mort ne l'arrache à son balais.
Et encore ?
Dans le Ciel là haut, ne volerait-elle pas ?

Envoyant une nouvelle fois son souafle à vive allure dans l'anneau de gauche elle s'éloigna de sa trajectoire initiale pour se rapprocher des gradins et prendre des nouvelle des Lilith. Est-ce qu'elle n'était gelée ? Elle voulait rentrer ? Est-ce qu'elle voulait essayer ?

« ▬ Pourquoi tu ne monterais pas derrière moi ? On marquerai ensemble comme ça tu sais? »

Elle se tourna vers le Gryffondor pour demander son approbation et usa de toute la puissance de sa voix pour le questionner.

« ▬ Ça gène pas, hein si je la monte avec moi ? »

Emmylou souriante malgré ses lèvres gercées et ses joues brûlées par le froid posa un regard tout pétillant sur la petite albinos de sa maison.

« ▬ Qu'est-ce que tu en penses ? Je me pose en bas des gradins. Je n'irais pas trop vite, je te promet. »

En tout cas moins vite que d'habitude. Elle n'était pas franchement certaine de la marche à suivre, c'était la première fois qu'elle proposait à quelqu'un de monter sur son balais. C'était la première fois qu'elle partageait un balais avec une autre personne et elle était étrangement curieuse de la manière dont le poids supplémentaire influerai sur la trajectoire et les sortilèges de freinage.

Le froid était mordant aux alentours.
Mais Lilith ne prêtait attention ni à lui, ni au vent qui lui picotait la peau, ni même à la buée qui sortait en masse de sa bouche entrouverte. Grands ouverts de fascination, ses yeux d’argent suivaient la danse aérienne des deux joueurs qui tournoyaient sur leurs balais à plusieurs mètres du sol sans paraître éprouver autre chose que de la joie.
La petite albinos était totalement hypnotisée par les mouvements agiles des élèves volants.
Lorsque le jeune homme qui s’était présenté sous le nom de Jonathan avait prit son envole en tapant d’un rapide coup de pied sur le sol, la fillette l’avait suivi du regard, admirant son agilité et son absence d’hésitation lorsqu’il fonça à toute allure à travers le terrain pour en faire le tour. Il n’avait pas la même façon de voler que Emmylou. Si Lilith avait souvent comparé dans sa tête son aînée à un faucon s’élevant puis plongeant sur ses proies, le Gryffondor, lui, lui donnait davantage l’impression d’être comme un corbeau, volant avec grâce comme s’il se laissait porter par les vents.
Puis ce fut le tour de la jeune fille aux cheveux ondulés de prendre son envol et toute l’attention de la petite Poufsouffle fut de nouveau captée par la contemplation du vol de la jaune et noir. Tel une flèche d’or et d’ébène, elle s’éleva à toute vitesse dans les airs. Son cri féroce et joyeux retentit sur le terrain et tira un sourire admiratif à Lilith qui se sentit frissonner sans que le froid y soit pour quelque chose cette fois. Lorsque Emmylou s’élevait dans les airs sur un balais, la fillette avait toujours l’impression de la voir se transformer en guerrière sauvage et la métamorphose était impressionnante.
Emmylou lâcha alors la balle rouge qu’elle tenait et plongea trois secondes après lui comme un rapace fondant sur une cible. Après quelques pirouettes aériennes, elle se redressa d’un seul coup et remonta en piquet, tenant la projectile dans ses mains. Sans s’en rendre compte, la petite albinos se pencha sur la balustrade des gradins, la respiration ralentie, les yeux brillants.
Son aînée se positionna alors devant les trois anneaux verticaux que surveillait à présent Jonathan en tournoyant autour tel une corneille attendant le bon moment. Et l’affrontement commença alors.
Lilith se pencha davantage sur le garde-fou, semblant un instant avoir oublié toute notion de vertige, pour ne rien manquer de l’échange impressionnant qui avait lieu sous ses yeux. Emmylou attaquait sans relâche, filant comme un éclair, propulsant la balle rouge à toute vitesse avec ce qui semblait être la force d’un boulet de canon, la récupérant lorsqu’elle se faisait réceptionner par Jonathan pour harceler le gardien de plus belle. Le jeune homme n’en démordait pas et protégeait sans relâche ses précieux anneaux, plongeant, frappant, tournoyant sur lui même. Dans son esprit imaginatif, Lilith ne pouvait s’empêcher de voir dans la lutte des deux joueurs l’affrontement titanesque d’un faucon et d’un corbeau qui luttait pour la défense d’un territoire.
Totalement captivée, elle ne se rendit à aucun moment compte du temps qui passait.
Ce n’est que lorsque Emmylou se détacha enfin des buts pour se rapprocher d’elle en volant qu’elle revint enfin à la réalité. Les joues rosies par le vent et les lèvres craquelées par le froid, la jeune femme souriait pourtant comme insensible au temps et lui demanda joyeusement :

« Pourquoi tu ne monterais pas derrière moi ? On marquerai ensemble comme ça tu sais? »

Le coeur de Lilith fit une embardée, autant d’angoisse que de joie. Sans lui laisser le temps de répondre, sa camarade de maison se tourna vers Jonathan resté près des poteaux et le héla de loin, donnant de la voix pour lui demander confirmation par rapport à sa proposition.
Puis elle ajouta en souriant gentiment :

« Qu'est-ce que tu en penses ? Je me pose en bas des gradins. Je n'irais pas trop vite, je te promet. »

Lilith la regarda amorcer son atterrissage, la boule au ventre.
Ça y est, le moment était venu. Et elle n’était plus si sûre de vouloir y aller tant l’angoisse grandissait dans son esprit. Mais la certitude que ça serait sa dernière chance de pouvoir un jour voler la fit agir machinalement et elle fit volte-face pour emprunter l’escalier de bois qui descendait en bas des gradins.
Lors de sa descente, les moqueries de Megan et des filles de Serdaigle raisonnaient dans sa tête.
“ Ce n’est pas comme si tu savais voler. “
“ C’est pas pour toi le vol, oublie. “
“ La Critrouillarde sur un balai, trop drôle ! “
Pour les faire taire et tenter de calmer sa peur grandissante, Lilith se remémora le vol de Jonathan et Emmylou. Deux oiseaux. Oui, c’était ça. Ils étaient comme deux oiseaux qui volaient sans se poser de question, sans craindre le fait de voler lui même. Elle trouvait leur danse aérienne si belle et si inaccessible à la fois…
Arrivée en bas des gradins, Lilith retrouva Emmylou qui s’était posée et l’attendait. Ne pouvant empêcher son coeur de tambouriner dans sa poitrine, la fillette s’avança timidement vers elle et lança un regard au balais entre ses jambes pour le relever ensuite vers le visage de son aînée. Celle ci souriait mais sa peau était brûlée par le froid par endroit. La petite albinos se sentit soudain parfaitement coupable. La jeune fille lui avait prêté sa cape parce qu’elle même n’était pas équipée pour sortir par temps d’hiver, s’exposant ainsi aux basses températures.
Avant qu’elle puisse lui proposer de lui rendre son vêtement chaud, Emmylou l’encouragea à s’approcher pour monter à l’arrière du balais.
Lilith dégluttit.
Elle n’avait plus le choix maintenant. Elle le sentait, soit elle montait maintenant et tentais une nouvelle fois de s’élever dans les airs aux cotés de la batteuse, soit elle ne remonterait plus jamais sur un balais abandonnant par le fait toute chance de voler un jour.
Elle échangea un regard avec la jeune fille aux cheveux châtains. Emmylou n’avait pas peur elle. Depuis qu’elle la connaissait, elle ne semblait jamais avoir eu peur. Cette pensée et la présence de sa camarade sur le balais donna assez de courage à la petite albinos pour s’avancer et, hésitante, enfourcher la monture de bois pour se placer derrière la joueuse noir et jaune. Après une nouvel hésitation, plus par gène cette fois, elle passa ses petits bras maigrichons autour de la taille de la jeune fille, son angoisse passant outre sa timidité.
Maintenant qu’elle avait fait le premier pas, elle se sentait étrangement plus déterminée. Après tout elle n’avait plus qu’à attendre à présent. Alors peut importe ce qui allait suivre, autant l’affronter.
Une question restait néanmoins en suspend dans son esprit alors qu’elle regarda l’échine hérissée de sa camarade.

« Tu… Tu veux pas reprendre ta cape ? Tu vas… avoir froid non ?... » hésita la petite Poufsouffle avec une réelle inquiétude.

Attendant la réponse, elle immobilisa ses mains autour de la taille de la Poufsouffle, espérant fort dans son coeur que sa peur se taise et qu’elle parvienne à surmonter son angoisse du balais lorsque Emmylou s'élèverait dans les airs.

H.S: