La première chose qu'on remarque chez Fingal, c'est son honnêteté. Sa franchise. Ouais bon, sa franchise un peu trop extrême. Tout ce qu'il pense, il le dit. Il le dit de la manière la plus douce possible lorsque ça risque d'être blessant, mais il ne supporte pas de cacher ce qu'il pense. Il trouve que c'est mieux comme ça, ça évite des soucis supplémentaires. Mentir apporte toujours des problèmes. Il en est certain.

Ce qui est ironique, c'est qu'il est susceptible. Il a une certaine fierté, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Surtout en ce qui concerne les moldus. Ça lui est souvent arrivé de se disputer avec des gens pour ça, des gens intolérants. Car lui l'est, tolérant. Tout le monde mérite sa chance, d'après lui, tout le monde. Il défendra toujours les moldus, car toujours proche de sa famille.

Il y a aussi d'autres choses qu'on ne remarque qu'en le connaissant plutôt bien. Par exemple, il apprécie qu'on le remarque. Être remarqué, félicité, c'est quelque chose qu'il apprécie. Il ne dira pas non pour se mettre en avant lorsque c'est nécessaire. C'est quelqu'un qui n'a jamais eu de mal à parler devant les autres. Ce qui est plutôt pratique, pour son métier, dans lequel il s'investit beaucoup. Il a toujours été du genre à s'investir, d'ailleurs. Il fait toujours tout ce qu'il peut pour réussir, mais parvient tout de même à accepter l'échec, même s'il trouve ça difficile.

29 aout 1951. Un jour ensoleillé, où le petit Fingal vit le jour dans le sud de l'Irlande du Nord. Des parents moldus, et une grande soeur. Il avait une vie normale, banale. Il avait deux chiens, et un vieux chat, il vivait vraiment normalement. Et ce, jusqu'à ses neuf ans.

Parce qu'un jour, alors qu'il était en train de jouer au ballon dans son jardin, avec quelques uns de ses nombreux amis, le pauvre ballon avait volé en direction de la fenêtre de la maison de Fingal. Le garçon avait eut la peur de sa vie. Mais étrangement, le ballon s'était arrêté à quelques centimètres de la fenêtre sous le regard ahuri de tous les enfants, y compris lui même, avant de retomber au sol. La plupart des enfants avaient pris peur, mais certains avaient juste trouvé ça génial et se demandaient qui avait bien pu faire ça. Fingal, lui, il avait juste rien compris. Et il avait eu un peu peur, quand même. Mais il ne s'était pas du tout douté que ça venait de lui.

Pourtant, quelques éléments similaires se reproduirent. Rien de bien marquant, sauf la fois ou le chat passa par la fenêtre, accidentellement. Eh, il l'avait griffé sans raison valable ! Apparemment, d'après ce qu'il avait compris du haut de ses dix ans, c'est qu'il avait une arrière-arrière-arrière-[...]arrière-grand-mère sorcière de Sang-Pur. Elle avait épousé un moldu, avait eu plusieurs enfants, dont certains dépourvus de pouvoirs. Et, concours de circonstances, Fingal fut le premier depuis cette femme à se révéler être un sorcier.

Et c'est là que les choses commencent à devenir intéressantes. Poudlard. Une école de magie, rêve de beaucoup d'enfants. Une vieille femme était venue lui expliquer, à lui et ses parents, comment ça allait se dérouler. Il avait pu aller s'acheter une baguette, un chaudron, des livres. Il avait même pu emporter son chat avec lui ! Il avait été envoyé à Poufsouffle, même maison que celle où son ancêtre avait été. Il était tellement content. Mais sa joie était bien vite retombée quand il avait marché sur le pied d'un autre élève, une grande asperge. Cet élève lui avait par la suite gâché une grande partie de sa scolarité. Mis à part ça, ça se passait relativement bien. Sa matière de prédilection ? L'étude des moldus. Il n'avait compris pourquoi certains autres sorciers méprisaient les moldus, et les nés-moldus. Il voulait leur prouver à tous qu'un né-moldu pouvait faire du très bon travail s'il le voulait. Et il s'en sortait très bien. Il rata quelques buses, par contre. Son chat, qui était vieux, avait perdu la vie une semaine avant ces examens. Mais il sut se rattraper, et ça fut prouvé lors des aspics.

Il n'eut pas énormément de mal à trouver ce qu'il comptait faire plus tard. Prof, ça il en était sûr. S'il pouvait se montrer un minimum utile pour la société, il le ferait. Et en peu de temps, il finit professeur en étude des moldus, à Poudlard. Sûr, il avait été déboussolé d'y retrouver l'autre asperge, également en tant que prof. Cette fois, il ne se laisserait pas pourrir, c'est sûr. Surtout que par ces temps inquiétant, mieux vaut pour les nés-moldus de ne pas se laisser abattre.