Oui, avoir un animal de compagnie, c'est très chouette. Ça réduit le taux de stress, d'ennui et, comme son nom l'indique, ça tient compagnie. Juliet avait insisté pour avoir un chat, c'était l'animal le plus affectueux qu'elle aurait pu choisir. Les rats la dégoûtaient pas mal, et les chouettes ne servaient, de son avis, qu'à voler partout et à transporter les lettres. Et Juliet n'écrivait pas énormément de lettres, de toute façon. Oui, sur le coup elle avait été très heureuse d'obtenir ce Somali qu'elle réclamait depuis quelques années. Il était très affectueux, et joueur. Et puis ils avaient du aller à Poudlard.

Le chat n'avait pas l'air d'avoir apprécié le voyage, car à partir de ce jour, il était devenu plus agressif. Avec le temps, il s'était calmé, et Juliet n'avait plus aucun soucis pour s'occuper de lui. Il était redevenu aussi affectueux que lorsqu'elle l'avait reçu. Cependant, il ne semblait pouvoir s'empêcher de faire des balades. Beaucoup de balades. Quand il ne fallait pas. La jeune fille avait pris pour habitude de le garder à l'intérieur du dortoir une nuit sur deux, et généralement il se tenait tranquille. Mais pas aujourd'hui.

L'heure du couvre-feu approchait, et le chat ne tenait pas en place. Il miaulait de manière bizarre, et courrait partout. Ça lui arrivait de temps en temps, mais dans ces cas là, il lui fallait de l'espace pour ne pas qu'il casse tout. Alors quand il était passé par la porte du dortoir et s'était faufilé hors de la salle commune en même temps qu'un élève, Juliet avait compris qu'il valait mieux pour elle qu'elle surveille ce qu'il faisait. Au début, il courrait dans les escaliers. Alors elle s'était mise à courir aussi. Et puis au bout d'un moment, où elle commençait à fatiguer, elle le vit s'arrêter au cinquième et.. Ah, il y avait un professeur. Le chat se frotta contre les jambes de Macnair, avant de filer dans la salle de bain des préfets qui.. Quoi. Pourquoi c'est ouvert ça. Pourquoi il va là le chat. Pourquoi le professeur d'histoire de la magie parlait avec le tableau. Pourquoi. Elle devait récupérer son chat avant de ne tout casser ! Alors, un peu penaude, elle monta jusqu'au cinquième étage et se rapprocha.

« Professeur ? Désolée de vous déranger, mais j'ai vu que mon chat était entré ici, et je crains qu'il n'ait décidé d’abîmer tout ce qu'il est en mesure d'atteindre... »

Comme pour confirmer ses dires, un miaulement immonde résonna de la salle de bain. Bon sang, sur le coup elle aurait préféré avoir un rat.

Bien. Maintenant qu’il s’était proposé pour aller parler seul au directeur du problème d’un certain élève somnambule, il se retrouvait à devoir régler le problème du portrait seul. Magnifique. Il adorait ce genre de mission très avantageuse et qui vous redonnait confiance en vous. Allez parler. A. Un. Portrait. Et savoir pourquoi il ouvrait sans mot de passe. Il espérait juste une chose, qu’il n’y ait plus personne dans cette salle de bain. Il n’avait pas envie d’attendre. Autant régler le problème tout de suite. Le blond en serait débarrassé après. Tant mieux. Et pour compagnie, il aurait son propre chat. Voilà. Fidèle compagnon, fidèle destrier. Bon, il était certain que s’il avait demandé au Professeur d’Etudes des Moldus, il serait arrivé, mais il n’allait pas non plus le déranger tout le temps. Surtout qu’on était le soir maintenant. Et il était peut-être allé dormir. Au pire il passerait devant sa salle de classe, et regarderait si oui ou non il y avait de la lumière.

Soit. Le cinquième étage. Oui. Voilà. Il y était enfin. Même Wolodymyr semblait s’être douté d’où il devait aller, ayant marché un tout petit peu plus en avant, et s’étant arrêté devant le tableau, soi disant pour faire sa toilette. Non. Il ne le croirait pas voilà. Il savait qu’il avait parfaitement tout compris. Parce qu’il était on ne peut plus intelligent voilà. Le plus intelligent des chats. Mais ce n’était pas lui qui allait savoir parler au portrait.

Il l’accosta poliment. Et heureusement on ne l’ignora pas. Bien. Par contre il était un peu trop bavard ce portrait. Non il ne voulait pas savoir qui faisait quoi exactement dans cette salle de bain. Il allait oublier tout de suite ce qui était dit. Ce serait mieux pour tout le monde. Et se focaliserait sur l’essentiel. Sa question. Mais alors qu’on était en train de lui répondre, apparemment l’élève n’arrêtait pas de lui foncer dedans, un autre chat arriva, provoquant l’arrêt immédiat du toilettage de Wolodymyr, mais le nouveau venu vint durant quelques instants se frotter contre ses jambes. Merlin qu’il était adorable. Trop adorable. Il l’aurait bien caressé, s’il n’était pas allé à l’intérieur de la Salle de bain, désormais ouverte. Bon. Et bien il s’occuperait de le sortir de là. Ou Wolodymyr le ferait. Wolodymyr qui n’avait pas spécialement l’air heureux de ce qui venait de se passer, se frottant désormais avec conviction contre sa jambe, fixant d’un air meurtrier l’autre félin.

Mais une voix vint le perturber dans cette contemplation de chat. Oh. Une élève. Une Serpentard. Gerrish, Juliet. Quelque chose dans le genre, mais il était presque certain d’avoir juste. Et il s’agissait de son chat. Peu étonnant qu’elle essaye de le rattraper. Et alors qu’il allait lui répondre, un miaulement se fit entendre. Intéressant.


« ▬ Oh, ce n’est rien ! Et ne vous en faites pas, entrez ! Il vaudra mieux le rattraper avant qu’il ne se décide de grimper un peu partout. Vous voulez de l’aide ? »


De toute façon, il n’avait strictement rien de mieux à faire non plus hein.

 Parfois, Juliet se demandait ce qui pouvait bien se passer dans la tête des chats. Parce qu'elle était presque certaine que non, son chat n'était pas le seul à agir de la sorte. Le contraire serait assez inquiétant, il faut l'avouer. Mais c'était bien la première fois qu'elle le voyait courir de la sorte, en tout cas. Peut-être qu'il le faisait la nuit, lorsqu'elle ne pouvait pas être au courant de ce qu'il fabriquait. Ce fourbe. Ce n'est pas comme si elle était sévère avec lui, en plus ! Elle le laissait vivre sa vie, le nourrissait lorsqu'il le souhaitait, lui donnait des caresses lorsqu'il en réclamait, jouait avec lui lorsqu'il le voulait, et puis elle le laissait tout de même dehors un soir sur deux afin qu'il ne se sente pas trop enfermé ! Elle était sûre qu'il y avait pire qu'elle pour s'occuper d'un chat, quand même.

Alors déjà elle avait été presque vexée lorsqu'elle l'avait vu s'enfuir après qu'elle ne se soit  approchée. Non mais qu'est-ce qu'il avait ce chat. Peut-être que justement, elle ne se montrait pas assez sévère ? Eh bien ce n'est pas pour ça qu'elle allait changer. Juliet se voyait très mal être sévère envers un chat, en fait. C'est un chat, pas un enfant. Si elle avait voulu apprendre à s'occuper d'un enfant, elle aurait demandé un petit frère ou une petite soeur, non pas un chat. Et bizarrement elle avait l'impression que ses parents auraient moins apprécié. Et après, elle avait remarqué le chat du professeur. Ah, c'était peut-être le fait d'avoir remarqué la présence de l'autre chat qui avait fait fuir le sien ? Peu probable, il n'était pas spécialement timide avec les autres chats. Il aimait justement bien jouer avec, lorsque ceux-ci le voulaient bien. Et enfin, alors qu'elle relevait la tête vers le professeur après avoir essayé de voir ce que son chat faisait, quelque chose lui revint en tête.

Le bal. Il y avait bientôt le bal. Et d'après le nom qu'elle avait eu, elle devait inviter ce professeur. Elle s'en souvenait, maintenant. Elle avait trouvé ça un peu bizarre que les élèves puissent inviter les professeurs, ou inversement. Enfin bon, s'il en était ainsi, alors elle inviterait le professeur d'Histoire de la Magie. Quand elle trouverait le moyen de l'inviter au bal de manière un peu plus subtile qu'elle ne s'apprêtait à faire. Après qu'elle ait récupéré son chat, peut-être ?

« Ce n'est pas de refus, si ça ne vous dérange pas. Je ne comprend pas pourquoi il fait ça, c'est bien la première fois que je le vois agir de la sorte... »

Non, d'habitude il ne miaulait pas de manière aussi diabolique. C'est bizarre, quand même. Enfin bon, Juliet finit par entrer dans cette salle de bain où elle n'avait jamais mis les pieds. Eh bah, c'était plutôt spacieux, elle devait l'admettre. Peut-être devrait-elle songer à devenir Préfète ? Ça devait être agréable, de venir prendre un bain ici. Dommage que ça ne soit réservé qu'au Préfets. De loin, elle vit son chat qui la fixait, sans bouger. Et puis il miaula, encore. Avant de sauter dans la baignoire heureusement vite, et de se mettre à patiner en rond. Wow. Ok.

S’il n’était pas certain de faire une énorme infidélité à Wolodymyr, il serait déjà à moitié affalé près du chat à essayer de l’attirer et le caresser en faisant des bruits bizarres. Et en lui donnant des friandises. D’accord, il l’aurait fait si il n’y avait ni Wolodymyr, ni l’élève. Parce que bon. Il tenait un peu à ne pas paraître trop ridicule. Mais ce n’était pas de sa faute s’il aimait trop les chats. Bon. Un tout petit peu moins depuis qu’il avait presque piqué une crise face à un chat du Château qui ne voulait pas de ses friandises, avant de se rendre compte qu’il s’agissait du Professeur McGonagall. Oups. Qu’est-ce qu’elle foutait là aussi à miauler hein. Faut pas s’attendre à autre chose si on se fait passer pour un chat. En remarquant sa véritable identité, il avait juste réussi à partir comme si de rien était, les mains dans les poches, reprenant les friandises au passage. Ignorant totalement la scène où il avait dû ressembler à un gosse de trois ans face à quelque chose qui ne va pas dans son sens.

Mais ici c’était différent. Aucun des chats n’était son aînée. Il en était sûr et certain. Maintenant il avait son image gravée dans sa mémoire. On ne le reprendrait plus. Jamais. Du tout. Enfin. Il avait déjà le sien, qui en plus, semblait être jaloux. Mais il n’avait pas à s’inquiéter. Jamais il n’en aimerait un autre chat plus que lui. Aussi mignon soit-il. Comme pour le lui prouver, il se pencha pour le gratter derrière les oreilles, le rassurant au passage, avant de se redresser en écoutant l’élève.


« ▬ C’est peut-être en rapport avec la pleine lune, il paraît que cela peut affecter leur comportement. Mais si c’est la toute première fois qu’il le fait, il y a sûrement autre chose. Ou tout simplement l’envie de vous faire courir, c’est tout autant possible. »


Il eut un léger sourire pour ponctuer la fin de sa phrase. C’était bien un truc de chats ça de faire courir tout le monde un peu partout. Soit. La laissant rentrer, il calqua son pas sur le sien, voyant tout juste le chat miauler avant de partir dans la baignoire. Bon. Au moins ce n’était pas un élève somnambule cette fois-ci. Et heureusement. Il n’aurait pas donné cher de sa tête s’il avait fini comme le chat.


« ▬ Il aime les friandises ? Le rejoindre risque d’être une mauvaise idée, vu les bords quelqu’un risque de glisser et autant éviter de finir à l’infirmerie. »


Il allait finir par coller cette phrase sur son front à force de la dire tous les jours. A croire que tout poussait pour finir là-bas ici. Puh. En attendant, il sorti un de ses sachets de friandises pour chat, celui qu’il avait toujours en poche et face à la tête de son propre félin, plus que craquante, il ne résista pas à en lui donner une. Qui sait. Peut-être que ça attirerait aussi l’autre chat. S’il voyait que c’était bon. Et s’il voyait que si il ne se ramenait pas, Wolodymyr prendrait tout.

Peut-être était-il malade. Peut-être avait-il croisé une femelle qui lui faisait totalement tourner la tête. Ou encore, peut-être qu'il cherchait juste à emmerder Juliet. C'est possible ça aussi, non ? Non, pas vraiment. Il n'avait pas de raison. Sauf si c'était un animal extrêmement mesquin et fourbe. Ça serait triste, d'ailleurs, parce qu'elle elle l'aimait bien, quand même. C'était son chat, grâce à lui, rarement elle s'était sentie seule. La compagnie de ce chat était bien plus agréable que celle de certains humains, souvent. Et puis il est tout doux, aussi. Oui, c'est très important. Juliet était certaine que si son chat n'avait pas un poil aussi soyeux, elle ne l'apprécierait pas autant. Oui, c'est triste. Enfin ça ne veut pas dire qu'elle le détesterait, quand même. Il était trop mignon pour ça, elle ne pouvait que l'admettre.

Mais dans l'immédiat, il était très agaçant. Non mais sérieusement, qu'est ce que c'est que ce comportement ? Décevant. Très décevant. Rah.

« Si je me souviens bien, la prochaine pleine lune arrive dans une semaine, je ne sais pas... Et puis généralement, il ne fait pas autant de bêtises. J'ai l'impression que c'est plutôt ça du coup, je n'ai pourtant rien fait de mal. »

Elle ne le nourrissait pas assez à son goût, peut-être ? Mais c'est hors de question qu'il devienne un gros tas ! Elle le nourrissait bien assez. Et puis Juliet était presque certaine qu'il était capable d'attraper quelques rongeurs s'il le voulait. Pas de la faute de la jeune fille si le félin était trop paresseux pour ça. Ça ne doit pas être ce qu'il y a de plus compliqué, si ? Bon. Il faut dire que si elle avait la chance d'être un chat, elle non plus ne bougerait pas tellement.

« Oh, il adore, comme beaucoup de chats. »

Mais elle ne lui en donnait pas énormément, de crainte qu'il ne s'engraisse de trop. Hey, c'est pour son bien hein. Après c'est pas elle qui viendrait miauler de désespoir parce qu'elle n'arriverait plus à sauter sur les rebords de fenêtre, hein. Mais bon, elle pouvait bien le laisser en manger cette fois. Peut-être que le problème venait de là, après tout. Et puis il n'y avait pas grand chose de plus à faire.

Dès que le chat entendit le son du paquet de friandises, il sortit de la baignoire. Et lorsqu'il vit l'autre chat en manger, il fonça. Mais vraiment très rapidement. Puis il dérapa lorsqu'il voulut s'arrêter, et se cogna à la jambe du professeur. ...Stupide animal. Ah, il miaulait tout gentiment et se mettait sur ses deux pattes arrières maintenant ! Ce traître ! Juliet lui jeta un regard agacé, mais il l'ignora royalement. Il préférait tenter de donner de gentils coups de patte au paquet.

« ..Ca doit être ça. »

Non il n’avait absolument pas fait attention à la lune. Était-ce un problème ? Absolument pas. Parce qu’il avait toujours raison, point. Et personne ne se permettrait de le contredire. Et dans le pire des cas, il pouvait toujours partir en disant qu’il était trop loin et n’entendait rien de ce que ces petites gens disaient. Quoiqu’il en soit, il ne valait pas mieux essayer de trop comprendre les chats. Ils avaient leur propre caractère, on ne peut plus spécial pour chacun. Ils faisaient ce qu’ils voulaient point final. Et n’hésitaient pas non plus à le faire comprendre. Peut-être que le félin avait tout simplement eut envie de se dégourdir les jambes. Qui sait. Heureusement, lui n’avait pas tellement ce problème. La plupart du temps la boule de poil blanche le suivait à la trace. Absolument partout. Ce qui était loin de le déranger. C’était son ombre, voilà tout. Ombre fortement intéressée par ce qu’il avait actuellement en main.

Il aurait été beaucoup trop cruel d’en donner à l’autre juste devant la truffe de Wolodymyr. Alors il lui en donnait aussi en attendant que ça intéresse le deuxième félin de la sa…Ah. Oui. Ca l’intéressait effectivement. Même très fort. Il venait de se prendre dans une de ses jambes en voulant arriver trop vite. Mais il ne lui en voudrait certainement pas. Pas du tout. Il était trop adorable. Et ce n’était pas non plus comme si ça faisait mal. Merlin. Il était encore plus adorable maintenant. Bon. Le blond était totalement conscient qu’il n’aurait pas eu ce succès soudain sans la nourriture, mais bon. Ca ne l’empêchait pas d’être mignon. Bon par contre son propre chat semblait offusqué maintenant. Ne comprenant sans doute pas comment on pouvait essayer de subtiliser ses friandises d’une manière aussi grotesque.


« ▬ On dirait bien ! Au moins, il est sorti de la baignoire, c’est déjà une bonne chose de faite ! »


Après lui en avoir donné quelques-unes, le blond se permit de lui gratter l’arrière des oreilles, avant de le prendre, et de le tendre vers l’élève. Ce qui lui valut un léger feulement de la part de Wolodymyr. A moins que justement il ne soit adressé à l’autre chat. Allez savoir. Mais il s’agissait d’une situation d’urgence. Il ne valait mieux pas risquer que le félin ne se remette à courir partout.


« ▬ En espérant que cela l’aide à se calmer un peu ! Dans le pire des cas, j’imagine qu’il se contentera de courir jusqu’à être épuisé, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. Même s’ils ont de très bons réflexes, j’ai quand même un peu peur avec ces escaliers. »


Méchants escaliers. Kipuent. Enfin. Un nouveau miaulement ne tarda pas à se faire entendre, suivi d’une légère pression sur son mollet. Ah. Voilà maintenant qu’il essayait lui aussi la méthode de se mettre sur deux pattes ? Bon. D’accord comme s’était la première fois et qu’il était particulièrement adorable, le blond lui donna encore une friandise. La dernière. De la soirée. Mais cela sembla suffire au félin, qui s’en délecta, en regardant d’un air plutôt fier son homologue. Sans doute fier d’avoir pu en avoir plus que lui.