Que d'ennui. Scalovin regrettait presque de ne pas avoir choisi plus d'options, il aurait eu plus d'heure de cours. Mais là, c'était l'ennui le plus total. Il sortait d'un contrôle, qu'il avait encore une fois très certainement réussi avec brio, et devait attendre encore une heure avant de pouvoir retourner en cours. Les trous dans les horaires, il n'aimait pas ça. Ça ne servait qu'à déconcentrer, et c'était bien généralement ennuyant au possible. Surtout lorsque comme Scalovin, on est seul. Non, ça ne lui posait absolument aucun soucis que personne ne vienne lui adresser la parole. Ce n'est pas comme s'il en avait envie, de toute façon. Non mais oh, il doutait que quiconque ne puisse se révéler d'être de grand intérêt et ne fasse soudainement disparaître son ennui. Il n'y avait bien qu'une personne ayant cette capacité, et c'était Gilderoy. Et Gilderoy n'était, malheureusement, pas là pour le moment. Il devait très certainement être en cours. C'est triste. Pourquoi n'étaient ils pas dans la même année, hein ? Ça serait beaucoup plus simple, et Scalovin se sentirait moins seul. Rah. C'est vraiment pas juste.

Du coup, il avait bien du se trouver une occupation le pauvre. Accoudé à une table, loin des autres, il observait. Oui, il observait. Ce n'était pas passionnant, mais ça lui permettait de ne pas trop s'ennuyer. Pas trop. Là-bas. La jupe de la fille. Mal repassée. Une Gryffondor, pas étonnant. Et puis c'est quoi ces cheveux là, on dirait qu'ils ont brûlé. C'est regrettable. Parfois, il se demandait bien ce que les gens fabriquaient avec leurs cheveux, c'en était presque inquiétant. Et puis de l'autre côté de la salle, le Serpentard visiblement en train d'aider son camarade à faire un devoir, qu'est ce qu'il est laid. L’acné peut visiblement se montrer fatale. Encore une fois, il avait de la chance à ce niveau là. Tiens, une fille qui s'enfuit en courant. Est-ce qu'elle va trébucher ? Allez tombe tombe tombe tombEEET ELLE EST TOMBÉE. VICTOIRE POUR SCALOVIN. ..Bon. Il se faisait clairement chier, c'est vrai. Mais à par soupirer, que pouvait-il faire ? Pas grand chose, en effet. Soupirer, encore et encore, en espérant que peut-être son ennui s'échapperait par la même occasion.

Et enfin, c'est comme si on avait répondu à ses prières. Il sentait la présence de quelqu'un derrière lui, et avant qu'il n'ait le temps de se retourner, il entendit une voix qu'il ne connaissait pas. Qui. Quiii osait venir le déranger dans sa séance d'ennui intensive. Et pourquoi, surtout. Hah. Ça s'assoit. Bien. Peut-être serait-il temps qu'il se tourne vers la persooOOOH MERLIN. Merlin. Merlinmerlinmerlin. Ce n'est pas le dernier des abrutis qui vient de s'asseoir à ses côtés, non, c'est.. C'est Regulus Black ?! Comment. Par quel miracle le petit prodige des Black venait s'asseoir à côté de lui. Comment on respire, déjà ? Haaa. Haaaa. Non, pas comme ça. Woh, mais qu'est ce qu'il se passait ? Pourquoi est-ce que Regulus Black venait lui parler ? Est-ce qu'il était en train de faire un rêve éveillé à cause de la fatigue ? Il ne savait pas. Mais le garçon lui adressa une nouvelle fois la parole. Haaaaa.

« Bonjour ! Oui c'est ça, Scalovin. Tu es Regulus n'est-ce pas ? »

En même temps, il vira de la table les différents bouquins qu'il avait sorti en espérant que ça l'aide à ne plus s'ennuyer. Mais non, là, il n'allait plus s'ennuyer du tout ! Un grand sourire étirait maintenant ses lèvres.

« Oui, en effet ! Je pense pouvoir affirmer qu'on s'entend bien oui.. Je suis d'accord, et puis il est très intelligent et a bon goût ! Peu de personnes comme lui existent, malheureusement. Je suis en sixième année ! Et toi en quatrième non ? Ma mère m'a déjà parlé de toi et de ta famille. »

Oui, même si elle avait l'air de vouloir le tenir assez éloigné de tout ce qui touchait aux Sang-Pur, malheureusement. Parfois il avait un peu honte de n'être qu'un sang-mêlé, c'est vrai. Enfin bon, c'est pas comme s'il c'était de sa faute et qu'il pouvait y changer quelque chose.

Un frisson de stupeur parcouru le petit sorcier en voyant Scalovin faire une… crise d’asthme ? Il n’y avait pas vraiment beaucoup d’autre mot pour d’écrire l’état si inquiétant du serdaigle face à sa simple présence. Il ne portait pas de parfum aujourd’hui pourtant, donc aucune raison qu’un allergène quelconque se soit glissé dans son nez. Bon, et puis il avait pris un bonne douche et n’avait presque pas transpiré de la journée, il était certain de ne pas puer ! Avait-il ramené du pollen sur ses vêtements ? Il était malgré tout sûr de ne pas être passé près d’une plante ayant pu être assez fourbe pour l’assaillir de sa semence meurtrière.
La crise d’asthme surprise vite contrôlé, lui évitant avec soulagement de devoir aller chercher l’infirmier en urgence, il fut choqué du revirement aussi brusque de personnalité. Ou plutôt, de self contrôle ? Plus probable. En plus il connaissait déjà son prénom. Bien, très bien. Qui ne le connaissait pas dans Poudlard, était la question que le petit Regulus en quête d’anonymat cherchait désespérément. Mais, il semblait gentil. D’ailleurs, très loin du monstre que tout le monde s’était évertué à le mettre en garde contre. Bon, peut-être qu’il était juste… un peu trop curieux ou poussif, comme Gilderoy, mais Regulus avait appris à faire avec, depuis le temps.

« Scalovin… (Il inclina un peu sa tête sur le côté.) C’est un joli nom, Scalovin, c’est original, j’aime beaucoup. Chez moi, on a tous plus ou moins un nom d’étoile, ou de planète, au bout d’un moment, ça devient un peu laçant… Mon grand frère, c’est le troisième Sirius de la lignée, et moi, le deuxième Regulus. Et puis Black. Black non plus, ce n’est pas joli du tout. (Une nouvelle fois, le serpentard sourit.) D’où ça vient ton prénom à toi ? »

Par contre, quand les bouquins partirent sur le côté, un s’en allant par erreur( ?)valser dans les têtes d’un groupe de gryffondor non loin, le sorcier fut à la fois choqué, et… amusé. Il en rit de bon cœur, même. C’était méchant, et gratuit, mais une telle spontanéité, et une coïncidence si bien faite ne pouvait pas le laisser indifférent. Regulus fini par se calmer à l’entente des compliments fait à son ami. Ah. C’était vraiment un type bien, au final, ce Scalovin, il ne trouvait pas pourquoi les gens semblaient si médisant à son sujet !...fut ce qu’il pensa jusqu’à la mention de la mère de ce dernier. Qui lui avait. Parlé de lui.

« Ah… Ah bon… ? Ta mère t’a parlé de moi… ? (Il se gratta la joue, un peu gêné. Oui, c’était bien un ami de Gil malgré tout.) J’espère qu’elle ne t’as rien dit de gênant, c’est fou comme… Les rumeurs et les scoops idiots vont vite, surtout chez les sangs purs, puis plus ça enfle, plus ça prend d’ampleur, plus ça se repends rapidement et au final, même les nés-moldus sont au courant…  Je déteste, les bruits de couloirs, et les babillages infondés. Ca a le don… de me mettre hors de moi. Mais, ce n’est pas ton cas, pas vrai, Scalovin ?»

Il lui offrit un sourire des plus glaciales. En guise d’avertissement, peut-être ? Ou simplement parce que parler de ce genre de sujet le mettait dans un état tout à fait second.

« Enfin, pas besoin de parler de choses aussi désagréable que des gens sans aucun talent ou but dans la vie ne s’amusant qu’à créer de fausses rumeur sur le dos de plus faible qu’eux ! (Il finit par sourire, plus sinistrement.) C’est bien jolie, les fausses rumeurs, mais détruire la vie d’une personne avec des faits réel, c’est quand même plus divertissant, et puis... C'est gratifiant de voir quelqu'un que l'on détèste effondrer en larme sous la pression et la violence des retours négatif tout autour de lui, contre lesquels il ne peut pas se débattre, parce que c'est la vérité pur, de les voir se liquéfier, se refermer sur eux même et petit à petit...(Il se tut quelques secondes.) Mais je ne vois vraiment pas pourquoi je te parle de ça, ahah! C'est quoi ta matière préféré, dis?»

C'était bien la première fois que Scalovin entendait quelqu'un le complimenter sur son nom. Pas que ce soit un nom comme les autres, mais il n'avait pas l'impression qu'il soit si particulier que ça. Oh non, il ne s'en plaignait pas, loin de là. Il était satisfait de tout ce que sa mère avait pu lui donner, après tout. Enfin techniquement c'est son oncle qui lui avait transmis ce nom. Paix à son âme, mort d'un cancer. Le Serdaigle ne savait plus trop de quoi, il s'en fichait pas mal. À part lui transmettre son nom, l'homme n'avait rien fait pour lui dans sa vie. Ah oui, apparemment il avait aidé sa mère par le passé, le seul de la famille qui ne l'avait pas reniée, alors qu'il aurait très bien pu, tout ça. En même temps, il s'agissait de sa soeur. De sa demi-soeur, certes. Est e que quelqu'un pouvait changer quelque chose au fait que leur père ait décidé de coucher à droite et à gauche dans plein de pays différents ?! Non. Sérieusement, Scalovin n'avait jamais su quoi penser de son grand-père. Une russe, une danoise, une thaïlandaise et une slovaque ? Non mais genre son but dans la vie c'était d'avoir des enfants partout dans le monde ? Il a bien du chemin à faire, encore. Bon, le bon côté des choses c'est qu'il avait pris soin de ne "sélectionner" que des femmes de Sang-Pur. Ah bah oui, c'est dégueulasse sinon. Enfin bref, c'est bien beau, mais ça ne concernait pas Scalovin. Ni son prénom. Il devait bien réagir à ce compliment si c'en était un non ? C'est bien comme ça qu'on est censé faire ? Enfin, si Regulus Black disait apprécier son prénom, ce n'est pas rien ! Peut-être qu'il ne pensait pas vrai, c'était même fort probable. Mais peu importe, il l'avait dit et ça suffisait au sixième année.

« Merci beaucoup ! Je vois, l'histoire se répète donc. J'aime bien ton nom de famille, pourtant. C'est simple et concis. Mon prénom vient de celui de mon oncle, je n'en sais pas plus ! »

Mensonge. Bien sûr qu'il était au courant que le prénom de son oncle venait d'une étoile de la constellation du dauphin et que c'était un nom alternatif pour Sualocin, nom donné par Niccolò Cacciatore. Et est ce que c'était intéressant ? Absolument pas, il ne voyait pas l'utilité d'étaler son savoir de manière aussi peu modeste devant le Serpentard. Et puis se faire passer pour plus bête qu'on ne l'est vraiment peut toujours s'avérer utile. Oh, il avait réussi à faire rire le jeune garçon ? Mais c'est fantastique, il n'avait même pas fait exprès ! Si simplement frapper accidentellement des idiots se trouvant dans le chemin pouvait amuser Regulus, alors le Serdaigle était prêt à recommencer dès qu'il le faudrait.

Oh. Oooh, c'est donc comme ça. Bien. Que d'étonnement. Oui, l'étonnement, feignons l'étonnement. Bon acteur pas vrai ? Un peu plus et il aurait soupiré. Bon, autant jouer la carte de l'honnêteté, ce n'est peut-être pas ce qui fonctionnait le mieux, mais c'est ce que Scalovin préférait fait. Il n'était pas hypocrite, pas quand ça ne l'arrangeait pas.

« À vrai dire j'ai comme une passion pour les bruits de couloirs. J'entend, je note, j'écoute, je démêle le vrai du faux dans mon coin et je suis consterné à chaque nouvelle édition du Hibou Crâneur car leurs "informations" sont ridicules.»

ON AVAIT DIT L'HONNÊTETÉ. Il adorait ce foutu journal que tout le monde méprisait. La plupart du temps, il avait comme l'impression que ce qui était écrit était bel et bien vrai. Et dans ces cas-là, il riait bien. Ah, si seulement il en avait l'occasion, il passerait un entretien d'embauche pour participer à la rédaction du mystérieux journal.

« Quant à ma mère, elle m'a simplement dit de rapprocher de toi si je le pouvais, et de me tenir éloigné de Sirius. Ce qui n'est pas difficile pour cette partie, nos regards ne se sont jamais croisés. »

Il ne manquerait plus que ça, croiser le regard de cette chose. Enfin. Scalovin répondit au magnifique sourire du Serpentard par un sourire ravissant. Comment devait-il interpréter ses paroles au fait ? Ah, comme ça. Bien. Était-ce normal que Scalovin n'interprète cela comme une menace, ou alors il aimait juste tout ramener à lui ? Un petit rire lui échappa. Il ne pouvait qu'acquiescer, pour le coup. Les faits réels ? Des pépites d'or, il n'y a rien de mieux.

« Je suis d'accord avec toi, il n'y a rien de plus jouissif. Par que je m'élève à ton niveau, loin de là, ce n'est pas comme si j'avais une quelconque influence, haha. À mon avis, tu me dis ça en guise de menace, parce qu'il ne faudrait pas que je diffuse une fausse rumeur te concernant. Enfin, je dis ça mais ce n'est qu'une théorie brouillonne, je n'ai pas encore commencé mes études de psychologie après tout. Sache que, tout comme toi, j'accord bien plus d'importante aux faits véritables. Et ce qui est marrant, c'est que contrairement à beaucoup de gens, rien ne peux m'atteindre ! Allons, ce n'est pas comme si la seule famille qui me restait m'était d'une grande importance, et tout le monde sait que je suis loin d'être l'élève le plus apprécie, que ce soit par les élèves ou les professeurs. Alors, ce qu'il me reste ? Mes études et mon seul ami. Il n'y a aucun moyen que je ne perde ce seul ami, et quant à mes études, l'argent que ma mère me transmet régulièrement pourra enfin être utile si jamais je ne trouve rien à faire plus tard. J'ai l'impression d'être tranquille à ce niveau là du coup, pas grand chose à perdre. C'est sûrement prétentieux, mais je me considère comme intouchable. »

Même si personne ne pouvait vraisemblablement l'être. Se croire intouchable c'est l'être un peu plus, d'après Scalovin. Il sourit en passant une main dans ses cheveux.

« Et ma matière préférée, c'est le cours de potions. Lors des travaux à deux j'ai un binôme convenable, et le professeur n'est pas désagréable, loin de là. La matière est assez divertissante, je trouve. Et toi alors ? Tu as beau être connu de par ton nom, je ne connais pas grand chose de toi. »

En fait, il était vraiment mignon, Scalovin, très gentil aussi. Et un bon acteur. Regulus le savait pertinemment, que pour être aussi proche, aussi rapidement du jeune Lockhart, Scalovin ne pouvait pas non plus être tout blanc, et ne pas apprécier le journal, comme il voulait le faire croire. Cela ne le gênait pas tant que ça, après tout. Et puis, il ne mentait pas tout à fait, il lui avait clairement dit qu’il aimait les bruits de couloirs, et rien que pour ça, Scalovin avait grimpé dans son estime. C’était très important, l’honnêteté, même dans des moments où elle pouvait vous mettre en très mauvaise posture. Du moment qu’il ne ramenait pas sur la table ce fichu article que Regulus n’arrivait toujours pas à avaler.

« Hm… Je n’aurai pas dit consterné, certaines informations, à vrai dire, sont fondés, et puis… Parfois, il y a des articles amusant. Ça met un peu de vie dans Poudlard, même si le « Hibou crâneur » est loin d’être mon péché mignon. »

Il fut instantanément rassuré, par les nouveaux dires de son aîné. Bon, au moins il n’avait rien entendu de louche sur lui de la part de sa mère. Cette réponse le fit tout du moins doucement rire, comme d’habitude, quand il l’entendait sortir de la bouche de gens appréciant les sangs purs. A une époque pourtant, Sirius aussi était un bon petit fils à papa sans reproche, avant Poudlard. Ca remontait à loin, mais Regulus s’en souvenait malgré tout.

« Ah bon ? (Il posa sa tête contre la table quelques secondes, les yeux perdu dans le vide.) C’est dommage, quand mon frère n’est pas encerclé par son groupe d’ami, il est fréquentable… (Réalisant l’idiotie de ses propos, il soupira à moitié en souriant.) Enfin, ils sont toujours fourrés ensemble, donc ce que je dis n’a pas lieu d’être. »

Regulus fixa soudainement ses yeux ébène sur son interlocuteur, l’avait-il blessé ? Se l’était-il mis à dos, déjà ? Grand Dieu ce n’était absolument pas son but, mais il est vrai que ses propos pouvaient être très mal pris, si  on ne le connaissait pas. Ce qui était le cas pour Scalovin.
Il fut un peu attendrit, en l’entendant dire tant de fois qu’il était intouchable, et affirmant que rien ne pouvait l’atteindre. Pourtant, Regulus avait déjà décelé beaucoup de failles, dans ses propos. Ce n’est pas pour autant qu’il irait les brandir dans sa figure comme un petit insolent, et puis quoi encore ? Il venait à peine de passer à deux doigts de se faire haïr, manquait plus qu'il empire son cas.

« Oh… (Il esquissa un sourire avec une certaine douceur, un peu de pitié aussi, déposant délicatement sa main sur celle de Scalovin, comme pour lui indiquer qu’il ne lui aucun mal.) Voyons, jamais je me ne permettrais de menacer le meilleur ami de Gilderoy, c’est juste que je suis très susceptible, sur ce genre de chose, donc je m’emporte rapidement. Je parlais aussi d’autres personnes, beaucoup, beaucoup moins plaisante que toi, je ne te visais pas… Je suis sincèrement désolé, si je t’ai froissé. (Il releva légèrement la tête de la table.) Tu sais, l’influence, ça aide seulement un peu, mais même sans en avoir, quand on détient les informations qui fâchent, c’est très facile de faire le reste sans personnes… Et puis… (Il se rapprocha encore une fois du serdaigle, tout près, pour murmurer à son oreille.) Je t’apprécie déjà beaucoup.»

Il lui sourit à nouveau avec beaucoup de bienveillance, s’écartant tout en fouillant dans son sac.

« De plus, je dois en apprendre un maximum sur toi ! Il faut bien que je sache si tu es un ami digne de Gil, tout de même. Il ne mérite que le meilleur ! Alors j’espère que tu seras à la hauteur. (A nouveau, il rit à ses propres bêtises.) Ma matière favorite ? Je n’en ai aucune. Elles me semblent toutes identiques, indifférentes. Je fais ce que je dois faire, je reçois les bonnes notes que je dois recevoir, je rends mes parents heureux. C’est aussi simple que ça. Si je devais vraiment choisir… Je dirais peut-être l’astronomie. J’aime beaucoup regarder les étoiles, et la vue depuis la tour est toujours magnifi-AH ! (Sortant triomphalement de son sac un petit bouquet de fleur, composé de géraniums, de pensées blanches et de jonquilles, il le tendit à son aîné, lui offrant son plus beau sourire.) Tu veux aller au bal avec moi, Scalovin ? Tu n’auras qu’à faire la dance d’ouverture en ma compagnie et je te promets de te libérer tout de suite après.»

Des articles amusants ? C'est le moins qu'on puisse dire. C'était toujours très marrant de lire les malheurs des autres, à vrai dire. Parce que les malheurs, c'est quand même ce qu'il y a de plus amusant. Surtout si ça ne le concernait pas lui. Il se demandait bien si un jour, un article le concernant sortirait. Ça ne le dérangerait même pas vraiment. Parce qu'en même temps, il se demandait ce que les auteurs de ce journal pourraient être capables d'inventer sur lui. Rien de bien passionnant, sans doutes. Parce que bon, c'est que Scalovin a l'habitude des critiques. Ça fait partie de sa vie depuis un bon moment, alors il n'avait pas eu d'autre choix que de l'accepter, hein.

« C'est certain que ça met de la vie. Peut-être que si j'avais été une fois concerné par ce qui était dit dedans, je ne l'apprécierais plus autant. »

Un sourire étira ses lèvres. Pour quelqu'un qui ne recevait certainement pas énormément de remarques négatives, un article ne devait pas faire très plaisir. Enfin. Il ne se permettrait pas un commentaire de plus, il n'avait pas l'impression que ce soit une très bonne idée. Enfin, lui, peu lui importait. C'était surtout pour Regulus qu'il pensait à ça, ça n'avait pas l'air d'être quelque chose qu'il semble vouloir aborder. Compréhensible, d'un certain point de vue.

Ah ? Il ne pouvait pas être au courant de ça, le pauvre Scalovin. Les seules fois où il avait regardé Sirius, c'était pour se moquer. Parce que se moquer, c'est trop drôle. Surtout des Gryffondor, en fait. Non, ce n'est en aucun cas de la discriminOK C'est de la discrimination. Mais seulement envers les Gryffondor, bah oui, faudrait pas pousser non plus. En même temps, ce sont les seuls à être particulièrement... Cons. Autant le dire. Ah bah oui hein. Scalovin pouvait très bien admettre le fait d'être agaçant, très agaçant, mesquin, égoïste, hypocrite, tout ça tout ça, au moins, une chose était sûre, il n'était certainement pas con.

« Si tu le dis, tu le connais mieux que quiconque après tout. »

Sans doutes. Encore une fois, le Serdaigle n'en savait rien. C'était bien rare qu'il sache aussi peu de choses, d'ailleurs. L'inconnu, ça fait bizarre. Mais il ne se plaignait pas hein, il n'avait pas de raisons. Lui qui n'avait ni frère ni soeur, ça lui convenait parfaitement.

« Je ne suis pas froissé, loin de là. J'ai un peu l'habitude, de toute manière. Et je suis ravi d'entendre ça, c'est réciproque ! »

Ce n'était donc pas des menaces.Tant mieux. Enfin, tant mieux, il ne savait pas. Peu lui importait. Même si son intuition lui disait que mieux valait être du côté de Regulus. Après tout, c'est ce que sa mère lui avait conseillé de faire. Alors il garda son sourire, et écouta ce que le jeune garçon avait à lui dire, hochant la tête de temps en temps. Eh bien tant mieux, si le Serpentard l'appréciait déjà. Du moins, si c'était la vérité. On ne peut jamais savoir, surtout que Scalovin n'est pas du genre à croire le premier venu, conseil de sa mère ou pas. C'est comme ça, il ne pouvait pas changer la personne qu'il était. Surtout, il ne voulait pas changer. Oui, il était bien d'accord, Gilderoy méritait tout ce qu'il y avait de mieux. Il est bien trop précieux, après tout. Et puis il ne pouvait qu'approuver ceci aussi, la vue depuis la tour vaut le détour. Quel est cette exclamation de surprOh. Des fleurs. Elles sont jolies.  Très jolQUOI ? Pour lui ? On ne lui avait jamais offert de- Oh Jésus. Pardon. Il avait certainement mal entendu ? Non, sans doutes pas. C'est vrai, il y a ce bal, il avait entendu qu'il fallait piocher au hasard la personne avec qui on y allait pour la première danse. Mais il n'aurait pas pensé qu'il aurait la chance de se faire inviter par quelqu'un tel que Regulus ! C'est vraiment un coup de chance. Alors le sixième sourit également, et prit doucement le bouquet.

« Avec plaisir, Regulus ! J'aurais eu du mal à accepter l'invitation si elle venait de quelqu'un de désagréable, du coup je suis assez soulagé que le hasard n'ait fait ça. Et merci pour les fleurs, elles sont très belles. »  

« Mieux que quiconque ? Sans doute pas, ou plutôt, je connais l’ancien Sirius par cœur. Le nouveau, il m’est complètement inconnu. Un gryffondor dans toute sa splendeur, c’est bien ce qu’il est devenu. Enfin, mon frère n’est pas le sujet.  Je suis sincèrement désolé. »

Ah, Merlin était donc bel et bien avec lui, il n’avait pas vexé ou fait du mal à Scalovin, et il n’allait aucunement se mettre à douter des mots de son aîné, sinon il n’allait pas être capable de le regarder dans les yeux pendant tout le bal, et même après. Ce qui serait fortement embêtant si jamais ça arrivait, au vu du fait qu’ils partageaient tous les deux un ami commun. D’autant que s’il doutait déjà de la véracité des paroles du serdaigle, il ne se voyait pas du tout devenir ami avec lui. L’amitié demandait beaucoup de confiance, et de loyauté, donc si au bout de dix minutes de discussion, le jeune Black doutait, bon Dieu il allait rester seul et aigri pour le restant de ses jours.

La réponse qui suivi, positive à son invitation, mis Regulus en joie, tout comme les compliments sur son bouquet qu’il avait en effet pris beaucoup de temps à composer. Un sourire plein de candeur fit briller son visage, et au lieu de sautiller comme une écolière toute excitée, il préféra rire, rire avec toute la sincérité que très peu de gens avait à ce jour vu, relâchant toute la pression qu’il s’était lui-même imposé depuis quelque jours.

« C’est vrai tu veux bien ? Merci, merci beaucoup ! »

Reprenant un peu plus son sérieux après avoir essuyé quelque larmes du coin de son œil, il tapota mine de rien sur sa robe de sorcier, sans perdre son grand sourire plus que satisfait. Bon, ce n’était pas tout ça, mais malgré tout, il avait encore beaucoup de choses à faire pour le restant de sa journée. Non pas qu’il ne voulait pas rester aux côtés du sixième année, au contraire d’ailleurs, mais le fait est qu’il n’avait pas le choix.

« J’avais un peu peur que tu ne refuses, j’aurai totalement compris à vrai dire, je ne me serai pas vexé… Mais je ne savais pas réellement ce qui se passait dans le cas où il y avait refus… Enfin, de toute manière ça n’a pas eu à se produire donc ça n’a aucune importance! »

Il remit finalement de l’ordre dans son sac, pour l’enfiler en bandoulière, pour quasiment bondir hors de table, toujours aussi souriant. Regulus était satisfait. Extrêmement satisfait. Tellement satisfait qu’on pouvait voir sa bonne humeur rayonner à au moins deux cent mètres. Même s’il croisait quelqu’un qui le contrariait, il était certain que ça ne l’affecterai même pas. Au final, il n’avait pas réalisé à quel point la réponse du serdaigle lui tenait à cœur.

« Bon, je ne te dérange pas plus longtemps, Scalovin ! J’espère qu’on s’amusera bien au bal et qu’on pourra se revoir bientôt !! Au revoir !»

Et sur ces mots, il reparti comme une petite tornade.