Auriga est une jeune femme qui a toujours réussi à accéder à ce qu'elle souhaitait, même si ça pouvait demander des efforts. Ce n'est pas ça qui lui ferait peur ! Avec de la détermination et des efforts, on peut arriver à faire plein de choses, si pas tout. Il n'y a pas que ça, bien sûr. Mais ça aide pas mal. En tout cas, rares sont les fois où au final, Auriga s'est vue obligée de faire face à une quelconque déception face à une conséquence de ce qu'elle aurait pu faire. Et ça n'a pas toujours été facile, c'est vrai. Encore aujourd'hui, elle craint de ne pas réussir ce qu'elle entreprend. Ce n'est pas faute de réussite, pourtant.

Même si enfant, elle n'était pas vraiment comme le stéréotype qu'on aurait pu se faire de la maison où elle se trouvait, elle ne s'est jamais laissée abattre par ce que les autres pouvaient penser de son comportement. Comme si elle aurait pu se dépêtre de son sens de l'humour comme ça, aussi. C'est bon pour la santé, de rire. Et puis s'amuser n'a jamais f.. N'a rarement fait de mal à qui que ce soit !Est-ce qu'elle s'inquiéterait tant de la santé des autres, pour vouloir les voir sourire comme ça ? Eh bien même si non, ce n'est pas pour cette raison en particulier qu'elle se montre drôle lorsqu'elle le veut, oui, il lui arrive de vouloir voir que ceux autour d'elle aillent bien. Souvent, pour être honnête.

Et on lui a dit bien des fois, surtout ses parents, qu'elle en faisait trop, qu'elle ferait mieux de refréner ces excès de ce qu'ils appellent gentillesse. Mais pour elle, la gentillesse, ce n'est pas ça. Ce qu'elle faut en s'inquiétant pour les autres, c'est être un minimum humaine. Après, si certains ne parviennent pas à comprendre ce simple fait, ce n'est pas vraiment de sa faute. Mais ça n'empêche pas que oui, elle est gentille, c'est vrai. Et c'est difficile pour elle de s'en empêcher, ça ne serait pas « elle ». De toute façon, elle est complètement différente lorsqu'en compagnie de ses parents. Plus mal à l'aise, déjà. Parce qu'elle sait bien qu'ils finiront tout de même par lui faire une remarque, quoiqu'elle fasse. Alors c'est certain que moins elle les voit, mieux elle se porte. Parce que oui, étrangement, elle aimerait bien vivre comme ça lui chante.

Bien que ça ne lui arrive pas tous les jours, il lui arrive de craquer. De se mettre en colère, ou plus rarement de pleurer. Parce que attention, révélation, ça aussi c'est humain. Mais c'est qu'il faut l'avoir vraiment poussée à bout, pour que ça arrive. Et généralement, vu que c'est rare, c'est pas super beau à voir. Ni à entendre. Et les personnes étant parvenues à provoquer ça, si elles sont dotées d'un minimum de bon sens, en font de sorte à ce que ça ne se reproduise plus.  

Lorsqu'Auriga est née, le 03 septembre 1953, les Travers avaient déjà un fils depuis quatre ans. La seule raison au fait qu'ils aient décidé d'avoir un deuxième enfant était par précaution. On ne pouvait prévoir les accidents, et ils s'étaient dit que si jamais il arrivait quelque chose à leur actuel héritier, mieux valait en avoir un second sous la main, pour faire perdurer la lignée. Ils furent déçus d'avoir une fille pour second enfant, et ne se gardèrent pas de le dire à tout le reste de la famille. Fille qui n'apprendra bien entendu jamais ce que ses parents avaient pensé d'elle à sa naissance. Mais en grandissant, elle se doutait bien que ce n'était pas un hasard si un troisième enfant se joint une année plus tard au joli tableau que formait la famille, et que cet enfant était un joli petit garçon.  En grandissant, ses parents ont pris soin de lui inculquer tout ce qu'une jeune fille de son rang, donc une Sang-Pur, devait faire et ne pas faire. Déjà, obéir à leurs ordres, mais ça semblait évident. Aussi, ne respecter que les gens tels qu'eux. Encore jeune, elle ne comprenait déjà pas comment ça se faisait qu'il y ait de différents types de sorciers.

Mais ça changea bien sûr lorsqu'elle arriva à Poudlard. Ses parents lui avaient au préalable parlé de la répartition dans les maisons. Beaucoup parlé. Et lui avaient vendu les mérites d'une certaine maison, où ils avaient eux-même été, de même pour son frère aîné. Si bien qu'à force, elle n'avait envie que d'être d'être que dans cette maison. Auriga devait aller à Serpentard. Elle sentait que c'est ce qu'ils avaient tenté de lui faire comprendre d'une manière on ne peut plus subtile. Alors lorsque ce fut à son tour d'être répartie, elle se montra très insistante avec le bout de tissus qu'on avait posé sur sa tête. Poufsouffle ? Ses parents l'avaient à peine mentionné ! Elle ne voulait et ne devait aller qu'à Serpentard ! Et heureusement pour elle, le Choixpeau écouta sa requête. Et ses parents, pour une fois, semblaient fiers d'elle. Oui, parce que jusqu'ici, ils n'avaient montré de la fierté que pour son frère aîné qui semblait bien se débrouiller pour le moment. Son frère qui semblait plutôt fier d'elle, aussi. Alors qu'il ne lui avait jamais vraiment porté beaucoup d'attention. Alors elle était contente, lors de sa première année.

Mais cet enthousiaste soudain de la part de ses parents était bien vite passé. Comme s'ils se désintéressaient d'elle. Auriga ne considérait pas ça comme un drame, elle s'était déjà fait un bon petit paquet d'amis, et appréciait les cours qu'elle suivait, particulièrement ceux de potion. Et les années passèrent, tandis qu'elle progressait dans ses cours, et que pendant les vacances elle entendait ses parents discuter avec son frère au sujet d'un certain Mage Noir. D'après ce qu'elle comprenait, son aîné serait tout à fait apte à le servir. Le servir ? Mais ils ne se connaissaient pas, si ? Et quel est l'intérêt de servir quelqu'un ? Asservir devait être plus intéressant. Enfin, ce Mage Noir devait être particulièrement puissant pour que ses parents parlent de lui avec autant de respect et d'admiration.

Lors de sa quatrième année, elle apprit également que ses parents avaient enfin décidé qui serait le sorcier de Sang-Pur qu'elle épouserait à ses vingt ans. Il s'agissait du fils des Macnair, Icalurus. Bien sûr, elle était surprise, parce que non elle ne s'y attendait pas, mais elle n'était pas non plus mécontente. Parce qu'elle le connaissait déjà, et c'était un de ses amis. En plus, elle l'avait déjà vu bien des fois lors de dîners, et ils s'entendaient vraiment bien. Elle s'étonnait même du fait que leurs parents se soient accordés là-dessus, vu le nombres de bêtises qu'ils avaient déjà faites. Sans doutes qu'ils pensaient que ça s'arrangerait en grandissant. Enfin elle ne voyait pas pourquoi elle aurait à se plaindre. Elle aurait pu tomber sur bien pire.

Le reste de ses études se déroula sans accroc particulier, elle fut même invitée lors des soirées organisées par le professeur Slughorn. C'est qu'elle était vraiment douée en potions, maintenant. D'ailleurs, une fois sortie de Poudlard, elle décida de faire le métier qu'elle souhaitait faire depuis quelques années. Elle ouvrit sa propre boutique d'apothicaire, juste à Pré-au-Lard. Comme ça, elle pouvait garder un certain contact avec Poudlard, où elle avait apprécié ses études. Et si les clients n'affluèrent pas les premières semaines, aujourd'hui c'est sans soucis qu'elle gère son petit commerce, et ne s'en lasse pas. Son mariage aussi, elle ne s'en lasse pas. Elle s'amuse plus qu'autre chose, c'est vrai. Mais sait rester sérieuse durant les dîners. Enfin plus ou moins. Si le chat d'Icalurus n'est pas là. Parce que s'il est là, c'est fini, elle préfère largement passer sa vie à le caresser plutôt que d'écouter les discussions barbantes de ses parents et autres. Enfin, ce n'est pas comme si ça vie avait déjà eu quelque chose de lassant, c'est vrai.