Melvyn a un caractère très arrêté. Il sait ce qu’il veut, même s’il n’y met pas toujours du sien pour y arriver. Il aimerait bien. Mais malgré ce qu’il essaye de faire croire, il n’a pas une énorme force de caractère. Il a un côté assez influençable. Bon. Il faudra s’y prendre à plusieurs reprises pour qu’il marche totalement dans votre plan, mais il finira par y arriver. Refusant à n’importe quel moment de l’admettre bien évidemment, trouvant toujours une excuse pour dire qu’il est l’unique détenteur de cette idée. Inutile de se faire passer pour un faible. Hors de question.

Melvyn agit bien souvent comme s’il avait quelque chose à prouver. Bien qu’en réalité, ce soit surtout à lui-même. Il veut se rassurer, craignant de ne pas être à la hauteur de ses espérances. Ayant décidé depuis un petit temps de ne plus se soucier de celles des autres. Même si à l’époque, elles avaient un certain impact. Parce qu’il ne manque pas d’ambition. Loin de là. Il a juste du mal à aller jusqu’au bout. Peut-être parce qu’il vise un peu trop haut. Un peu. Mais ce n’est pas de sa faute s’il voit les choses en grand.

Ceci dit, bien qu’essayant une nouvelle de le cacher plus ou moins, il est rarement neutre lors d’une dispute. Non. Il a un parti, presque dès le départ, et essayera subtilement de le faire gagner. Ou alors d’empirer la situation. Parce que ça l’amuse. C’est drôle de voir les gens se prendre la tête sans être impliqué. Les disputes d’ailleurs, il les fuit. Un peu comme tout ce qui ne lui plaît pas. C’est plus simple. On ne perd pas de temps. Et puis comme ça il peut plus facilement retenir l’identité de la personne et passer plus de temps à essayer de préparer sa vengeance.

Il et rancunier. Même s’il s’agit d’une serviette que vous lui aurez prise par inadvertance.  Ce qui fait qu’il n’aime pas spécialement les gens. Sauf ceux qui râlent contre tout et n’importe quoi. Allez savoir pourquoi. Eux aussi, il les trouve drôles. Au niveau de ses compétences, même s’il ne mérite sans doute pas le titre de sorcier hors pair, il a une excellente maitrise des sorts défensifs. Et de la legilimencie. Toujours utile. L’occlumencie par contre, il a un peu plus de mal. Mais vu ses capacités de fuite, il arrive assez facilement à se défaire d’un contact visuel.

Le brun se fiche pas mal de l’impartialité. Tout ce qui compte, c’est son avis. Le bien ? Le mal ? P r o u t. Ce n’est que futilité. Il vit sa vie comme il l’entend, et si on ne veut pas de son point de vue, tant pis. Il se fiche pas mal d’être aimé ou non, ne prenant de toute manière pas la peine de rester très longtemps avec les personnes qui l’agace. A quoi bon. Si ce n’est perdre du temps. Et ça, c’est moche.  

Jeune, Melvyn était motivé pour un rien. Dès que quelque chose pouvait le concerner un minimum, il y participait. Même les pièces de théâtre où il ne jouerait qu’un buisson. Il aimait être impliqué. Il n’aimait pas être mis de côté. Et heureusement pour lui, il était fils unique. Ce qui lui laissait plus d’attention de la part de ses parents. Du moins, c’est ce qu’il a toujours pensé. Mais il sentait bien sa mère un peu plus distante. Jusqu’à un certain jour. Vers ses neuf ans. Une nouvelle fois en retard, il avait dérapé dans les escaliers et avait failli faire une magnifique rencontre avec le sol, qu’il ne croisa jamais au final, restant en suspension quelques secondes, avant de se poser doucement.

Et lorsqu’il avait relevé la tête, presque sûr et certain que sa mère suivrait l’état de son cerveau, c’est-à-dire crier à la sorcellerie et paniquer, il la vit pleurer. De joie. En criant bel et bien à la sorcellerie. Et il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle avait l’air de prendre ça pour une bonne chose. Très bonne chose. Son père arrivant à la ramasse non plus d’ailleurs. Et après quelques minutes, elle expliqua tout. La présence des sorciers parmi eux. Dont elle n’avait jamais parlé, étant presque certaine que son fils n’en serait pas un, n’ayant démontré jusqu’ici aucun signe de magie. Une arrivée tardive. Qui choqua un peu le jeune homme. Beaucoup même. Mais il se sentait spécial. Et il aimait ça.

Quelques années plus tard, après de multiples séances de questions avec sa mère, il reçut enfin sa lettre d’admission. Un nouveau monde s’ouvrait à lui. Un monde qui n’attendait que lui, très certainement. Etant assez haut dans la liste lors du passage des premières années, il ne tarda pas à être réparti chez les Serpentards. Beaucoup d’ambition visiblement. Et ça lui plaisait. Les gens là-bas aussi à vrai dire. Il ne tarda pas à se créer quelques liens à gauche et à droite. Qui il faut bien l’avouer, ne l’ont peut-être pas toujours tiré vers le haut.

Mais ils le tiraient bien dans leurs combines. Pas toujours nettes. Incluant de temps à autres de la Magie Noire. Qu’il trouvait fascinante. Plus que fascinante. Et depuis, il chercha toujours à en savoir plus. Aimant particulièrement l’adrénaline de briser les règles. Au final. Il réussit plutôt bien ses études. Avec brio dans les matières qu’il affectionnait. Tout juste dans celles qu’il ne considérait qu’optionnelles. Ce qui ne fit que lui donner confiance en ses plans déjà bien trop gros à l’époque. Dominer le monde, rien que ça. Il était persuadé que ce serait possible. Et facile. Il s’en savait parfaitement capable.

Et rien ne l’arrêterait. Il s’en était juré. Promesse qui ne dura que quelques mois. Jusqu’à ce que sa compagne de l’époque ne lui fasse remarquer que c’était parfaitement ridicule. Qu’il n’arriverait à rien. Qu’il avait, et n’aurait, jamais plus d’influence que le plouc du coin. Pas assez puissant. Mais assez pour être un charlatan. Apparemment si on arrivait à éviter les gens du ministère, ça rapportait plutôt bien. Vrai. Mais il ne réussit plus vraiment à faire le fier, lorsqu’il échoua même à vendre trois fois trop cher des potions absolument pas curatives. Une belle claque.

Alors il décida de se tourner vers quelque chose de plus gratifiant. Où il serait certain d’avoir malgré lui un minimum de reconnaissance. Même la plus petite. Et de bouche à oreille, il eut vent d’un poste libre à Poudlard. Astronomie. Une des matières dans lesquelles il avait excellé. Professeur. Ca ne devait pas être trop mal ça. Il pourrait commencer à apprendre à avoir plus d’autorité. A être plus impressionnant. Ou pas. Parce qu’il y est désormais depuis quatre ans, et le seul changement est son addiction à la nicotine. Absolument pas parce qu’un certain de ses collègues le faisait. Non.