Dire que Layne n’a pas de personnalité serait un mensonge. Tant que ça ne concerne pas son besoin irrépressible de tout faire comme son frère. Ah, mais faut le comprendre, son frère il est absolument génial ! Il est grand, fort, et heureusement que Layne n’était pas des plus petits, il ne lui restait en soi plus qu’à se muscler un peu, c’était pas encore trop compliqué. Après, il ne serait jamais aussi bien bâti que Terence, c’est un fait et il n’était absolument pas jaloux, non, il n’en n’était que plus admiratif encore ! Ah, mais c’est une obsession qui date de dès l’enfance. À commencer par son choix de maison. Suivant les –rares- conseils que son aîné avait tenu à  lui donner, il s’était retrouvé à Serpentard. Et lorsqu’il comprit que ce n’était qu’une diversion de Terence qui, en réalité, était à Gryffondor et le regardait depuis sa table en ricanant, après un bon moment de dépression extrême, il avait compris que ce n’était qu’une blague, et qu’au fond c’était certainement pour son bien. Parce que Terence n’est certainement pas méchant, il est parfait hah ! Puis c’est passé par ses cheveux aussi. Ah bah oui, c’est trop classe les cheveux rouges, encore plus avec la coiffure qui va avec.

Quand il a la foi de se coiffer. Ça dépend des moments, en fait. Parce qu’il lui arrive de bien, mais alors bien avoir la flemme,  mais il ne lui manque que la motivation pour se bouger. Parce qu’une fois qu’il l’a, plus moyen de l’arrêter. Ah bah ce serait trop fatiguant d’arrêter, effectivement. C’est peut-être ce qui le différencie le plus de son frère. Parce que malgré toutes ses tentatives pour lui ressembler, il reste tout de même très différent, malgré lui.

Plus de bonne humeur. C’est certain, ça se voit, il est pratiquement tout le temps de bonne humeur. Même quand il ne l’est pas, il fera tout comme si. Ah, c’est pas qu’il dit que Terence a un caractère de chien, il  ne se permettrait pas. Maiiis voilà. Ainsi, un sourire sera souvent affiché sur ses lèvres, à vrai dire les trois quarts du temps. Si Terence a pris l’habitude de serrer les dents lorsqu’il marche seul en rue –oui, Layne le sait, il le suit- lui a plutôt tendance à sourire. C’est pas des plus graves, quand même.

Par contre, il est tout aussi social. Les amis, c’est bien, faut s’en faire. Alors il essaie, et même si parfois ça ne fonctionne pas, il n’en n’a pas grand-chose à faire, c’est que ça fonctionnera avec quelqu’un d’autre. Et sûrement que l’autre personne n’en valait pas la peine. Tout simplement. Et si la personne n’en valait pas la peine, eh bah elle pouvait aller se faire foutre, hein.  

Mais il le dira pas trop fort, ça, il préfère faire croire que tout va bien. Et quand quelqu’un l’aime bien mais que lui se rend compte que la personne en question est plutôt lourde ou chiante ou pas drôle du tout, il préfèrera faire croire à la personne qu’il l’aime bien. Et lui laisser comprendre par de petits détails que non, c’est pas le cas, du tout.

Comme plutôt prêter attention à sa coiffure, pour une fois. Ou ses boucles d’oreilles qui seraient mal mises. Ou bien peut-être ses ongles, mal limés ? Ah, c’est pas parce qu’on est épicier qu’on doit pas faire gaffe à ce qu’on ressemble, merci.

19 décembre 1951, Layne naît au sein d’une famille Londonienne recomposée et d’un couple moldu tout juste marié. Et il a déjà un frère, un grand frère, un grand demi-frère. Sorcier en plus, ça il l’apprit bien assez tôt, et il trouvait ça vachement cool. Lui aussi il voulait faire de la  magie, c’est quand même trop bien non ? Il n’était même pas jaloux, juste beaucoup trop admiratif et impressionné. Dès que Terence revenait pendant les vacances, Layne voulait tout entendre, et même apprendre, mais c’était impossible et de toute façon, Terence ne voulait pas rester avec lui. Mais c’était pas grave, parce qu’aux alentours de ses sept ans, le cadet montra des signes de magie. Ce qui était surprenant car, même si les deux parents étaient au courant pour Terence et feu sa mère, il ne leur semblait qu’aucun des deux d’avait de lien avec la magie. Donc oui, surprenant était le mot. Mais bon, au point où ils en étaient, ils pouvaient bien accepter le fait qu’un des deux possède un ancêtre sorcier. Allez savoir lequel, maintenant. Mais quoiqu’il en soit, Layne était content, très content. Terence moins, bizarrement. Et vu qu’après de très nombreuse tentatives de demandes auprès de Terence, ce dernier finit par enfin lui avouer que sa maison, c’était Serpentard. Comme ça, Layne pouvait y aller aussi.  

Faux. C’était Gryffondor, où se trouvait Terence. Le plus jeune ne comprenait pas, mais ça l’a rendu bien triste de voir son frère se moquer de lui avec que qui semblaient être des amis. Il avait bien failli pleurer, mais ce n’était pas une bonne idée, surtout pas pendant son premier jour d’école. Donc il s’était retenu comme il pouvait, et s’était fait une raison. Il devait faire en sorte que Terence l’accepte et l’apprécie autant qu’il le faisait. Il s’y est employé durant toutes ses études, à Serpentard, donc. Etudes qui s’étaient très bien passées, car au début, il étudiait pour avoir des bonnes notes et impressionner Terence et le rendre fier. Il comprit cependant assez rapidement que c’était plus intelligent et productif de le faire pour lui-même. En espérant plus ou moins secrètement qu’un jour, Terence le félicite. Ce qu’il ne fit jamais, mais c’est toujours bien d’espérer.

Ayant finit ses études en beauté, apparemment mieux que Terence, ce dont il se fichait pas mal, il pouvait faire ce qu’il voulait. Mais en fait, il décida de ne rien faire. Comme Terence. Enfin, Terence étudiait ce qui se rapportait aux défenses contre les forces du mal, mais il n’allait pas non plus totalement le copier. Déjà qu’il s’était fait la même teinture rouge, de la même marque la même année, ce qui ne changeait pas grand-chose à se couleur naturelle rousse,  ça irait comme ça. Mais cette année, ce à quoi il ne s’attendait pas, c’était à ce que son aîné de devienne professeur de DCFM. Il ne lui avait rien dit, pour changer, mais c’est pas grave, lui aussi avait trouvé le moyen de se rapprocher de Poudlard. En occupant un poste qui consistait à ouvrir la gare le matin et la fermer le soir, mais également à travailler à l’épicerie de la gare. Pas très glorieux, mais pas très compliqué non plus. Et puis de toute façon, il pourrait changer l’année prochaine, quand Terence aurait à changer de travail aussi.  Eeet il avait même réussi à croiser son frère. Une fois. Au bar, en fait. Mais encore une fois, il ne perd pas espoir, et puis cette année pourrait bien être intéressante.