Tu aimes quand tout est droit. Même pas spécialement droit. Mais symétrique plutôt. Peut-être que ça te pose quelques problèmes. Comme par exemple rendre quelque chose à temps. Non, ton écriture, elle n’est pas tout le temps droite et parfaite. Pas encore. Un jour, tu en es certain ce sera le cas par contre. Parce qu’une fois que tu vois quelque chose qui cloche, ça te gratte. Beaucoup. Surtout les bras. Et tu as beau essayer de te changer les idées, tu finis souvent par y revenir d’une manière ou d’une autre. Sauf s’il y a des lignes par terre. Alors là, plus rien ne va. Du tout. Soit tu dois les éviter, soit tu dois marcher dessus, mais certainement pas les deux en même temps. Ce serait la pire des choses à faire. Heureusement, ce n’est pas la seule des choses qui te définit. Ce serait assez triste. Même très.

Même si tu restes bien souvent en retrait des autres, ça ne t’empêche pas de les écouter. Et essayer de les comprendre. Tu as un peu de mal, mais tu fais ce que tu peux. Tu essayes de leur dire des choses et d’autres, mais pas toujours ce qu’il faut apparemment. Bon, l’important c’est d’essayer, c’est ce que tu as appris au fil des années. Une chose que tu détestes, c’est te comparer aux autres. Après tout, chacun est différent, et aussi, tu ne peux connaître la vie de tout le monde. Et puis chacun a ses points fort comme ses faiblesses, voilà tout. Oh, tu pourrais sans doute tenir des beaux discours, si seulement tu n’avais pas la peur de parler devant tant de gens. Pas une peur qui t’empêches totalement de parler non plus, mais d’exprimer clairement toutes tes idées en tout cas. Et puis bon, moins l’attention est sur toi, mieux tu es. Et parce que la contradiction est bien, tu n’aimes pas non plus la totale solitude. Donc parfois tu restes juste à traîner près, ou dans un groupe. C’est toujours plus agréable. Ne serait-ce qu’entendre un peu de bruit, c’est assez rassurant. En même temps tu as eu l’habitude de vivre un peu beaucoup dans le bruit. Pas un chaos non plus, mais voilà.

Tu as aussi cette fâcheuse habitude de ne pas arriver à prendre de parti. Tout simplement parce que tu n’as pas envie de faire plus plaisir à une personne qu’à une autre. Et que après, les gens se permettent de juger eeeet de comploter et ce genre de choses peu agréables. Que tu préfères éviter. Tu essayes de contenter un peu tout le monde. Ce qui ne marche pas trop. Mais soit.

Merlin. Un magnifique nom dont tu avais hérité. Tu l’aimais bien, au début. Assez court, et puis il sonnait vraiment bien aussi. Facile à retenir. Et à écrire, lorsque tu en eus l’âge. Ah. Parce que tu remarquas que tu avais du mal avec les lettres bien assez tôt. Tu les confondais. Ou plutôt elles se mélangeaient dès que tu les regardais. Peut-être qu’elles ne t’aimaient pas ? Il semblerait. Parce que tes frères et ta sœur, ils ne semblaient pas avoir ce même problème. Tu étais, et es, en plein milieu de cette fratrie. Ce qui ne t’as jamais réellement dérangé. Au contraire, tu étais même content, simplement, parce que l’attention n’était pas trop sur toi. Tu faisais tout pour qu’elle ne le soit pas. Il te fallut d’ailleurs un très long moment avant de te décider à expliquer à tes parents exactement que tu ne faisais pas exprès de rater tu ne savais combien de choses. Tu t’étais pris un bon nombre de remarques, surtout du côté de ta mère, comme quoi il valait mieux prendre exemple sur ton aîné. Un de tes aînés. Le deuxième, sauuf, qu’ils étaient tous les deux partis dans une école de magie en fait. Là tu aurais du mal de prendre exemple sur qui que ce soit. Surtout que tu avais encore des cadets, qui eux voudraient peut-être prendre exemple sur toi.

Enfin, tu essayais de ne pas trop y penser, surtout que lors de tes onze ans, tu eu l’honneur de recevoir la lettre afin de gagner à ton tour cette école de magie. Et tu devais bien admettre que tu avais hâte. En étant stressé. La Magie faisait un peu peur en fait. Mais si tu n’y allais pas, tu ne pourrais pas la maîtriser et ce serait encore pire que d’ouvrir une armoire sans rien faire et en renverser tout son contenu. Mais ça restait stressant de devoir aller dans cet endroit, où tu ne connaissais personne. Et aussi avoir peur d’être aussi doué avec la magie que les mots. Déjà, ça commençait très bien lors de ta répartition. Tes deux grands frères s’étaient retrouvés à Serpentard et toi…A Poufsouffle. Oh. Des moqueries, tu en avais entendues. Beaucoup. Trop sans doute. Soi disant que c’était la pire des maisons et qu’ils y mettaient les gens sans talent, une espèce de poubelle quoi. Mais toi tu l’aimais bien en fait cette maison.  Des gens compréhensifs et aussi patients. Tout ce qu’il te fallait en fait. C’était nettement plus calme que chez toi, et certains enseignants faisaient plus attention tu avais l’impression. Tu galérais toujours, mais soit.

Des années que tu appréciais et que tu apprécies d’ailleurs. Il ne t’en restera bientôt plus qu’une seule, mais ce n’est pas très grave. Peut-être la meilleure en fait. Même si les ASPICs, tu n’as pas la moindre envie de les passer. Un peu trop peur. Encore plus que les BUSEs. Mais tu pourras bien te préparer, tu y compte bien. Même si tu n’as jamais été très doué dans les études. Un jour ça te viendra peut-être, en attendant, tu fais ce que tu peux.