Vraiment frustrée, c'est ce qu'on pourrait principalement retenir de Runa. Elle n'en sait pas assez. Il lui manque énormément de connaissances, magiques ou non. Linguistiques, déjà. Le fait de ne pas savoir correctement parler anglais la dérange énormément. Le fait de ne rien comprendre aux coutumes et à ce qui se passe lorsqu'elle se trouve en ville la dérange aussi beaucoup. Elle voudrait montrer qu'elle sait faire de la magie , qu'elle a certainement des compétences. Peut-être d'extrêmement bonnes compétences. Peut-être qu'elle a un don, dont elle n'a jamais entendu parler. Quoi qu'il en soi, c'est frustrant. Elle se sent bête, alors que ce n'est pas tant le cas que ça. Elle voudrait juste avoir le temps d'en apprendre plus, alors c'est ce qu'elle fait lors de ses temps libres ;

Temps libres au travail, travail qu'elle n'apprécie pas énormément, mais qu'elle ne déteste certainement as non plkus. UN moyen rapide et facile de gagner sa vie. Elle se verrait tellement mal faire autre chose qu'elle n'y pense jamais. Surtout qu'ici, contraiement aux endroits où elle avait pu travailler avant, ce n'est pas si terrible que ça. C'est même très bien. Elle est juste un peu mal à l'aise avec ses collègues par moments, à cause de sa difficulté à parler et comprendre l'anglais.

Elle est en fait mal à l'aise avec beaucoup de gens. Pourquoi ? Elle aime beaucoup être seule. Avoir le temps d'explorer par elle même, de découvrir des choses. Lire, seule. Prendre soin d'elle, c'est important, c'est calme, silencieux, un peu comme un petit rituel chaque jour. D'apprendre par elle même aussi, c'est ce qu'elle aimerait faire si elle en avait vraiment le temps. Elle ne rejettera probablement jamais personne, mais la solitude est bien loin de la déranger. Elle la repose au contraire, et c'est probablement ce dont Runa a le plus souvent besoin. APrès, son malaise ne l'empêchera pas d'essayeeeer d'interragir avec les autres. Elle le fera assez difficilement, mais avec de la volonté.

Ce qui fait qu'elle est silencieuse. Pas par souci de timidité, pas tant u eça par souci de malaise ou non, mais parce qu'elle n'a pas envie de dire quoi que ce soit de stupide, qui sonne mal. Qui n'est pas correct grammaticalement parlant, ou juste pas correct du tout. Mais elle aime beauucoup écouter. Assimiler l'accent anglais, comprendre des phrases. Elle aime aussi sympathiser. N'étant vraiment pas difficile, elle sera probablement amie avec ceux qui le lui demanderont. Sauf si on lui manque de respect ou qu'on la traite mal ou qu'on ne respecte pas son point de vue, là il sera peu probable qu'elle souhaite être ami avec la personne capable de faire ça consciemment. Elle a tendance à s'emporter, et a généralement trop de fierté pour s'excuser. C'est que Runa est têtue, et a aussi tendance à être légèrement rancunière. Sa bonne mémoire lui permet de ne jamais oublier pourquoi elle peut éprouver un manque certain d'affection pour certaines personne.

Runa était une enfant banale, mais protégée. Née de deux parents sorciers vivants dans le petit village maritime de Skagen au Danemark, deuxième enfant d'une fratrie de quatre soeurs, elle aurait voulue être l'aînée afin de pouvoir donner des ordres aux autres comme leur soeur aînée le faisait. Des parents laxistes, qui ne faisaient pas vraiment attention à leurs enfants et qui les laissait faire de qu'elles voulaient. Sauf sortir, ou aller à l'école. C'était la seule chose qu'ils ne voulaient pas. Ils refusaient catégoriquement que leurs filles ne suivent l'éducation pour sorciers normale, mais tenaient particulièrement à tout leur apprendre eux même. Ce qui en soi ne changeait pas énormément, chacun avait été professeur par le passé. Mais de ce fait, jamais Runa ne mit les pieds dans un établissement scolaire, magique ou non. Elle apprenait ce que ses parents lui disaient d'apprendre, ce qui au final s'était révélé peu complet. Mais elles n'avaient apparemment pas besoin d'énormément d'éducation. Il leur suffisait de faire comme eux, de vivre dan ce village très calme. De ne paas se faire remarquer, d'utiliser ses pouvoirs le moins possible. De n'absolument jamais sortir de la maison, sauf pour aller p^écher avec les parents, là où il n'y avait personne. Si ça ne dérangeait pas ses soeurs, Runa n'était absolument pas tentée par ce destin qu'elle trouvait beaucoup trop simple et nul, en fait. Elle se doutait bien qu'elle devait avoir des capacité, elle voulait les développer. S'épanouir, ce qu'elle aurait un minimum pu faire si on ne l'avait pas gardée à la maison depuis qu'elle était toute petite, qu'on l'avait au moins laissée jouer dans le jardin. Ca aurait été mieux, elle n'aurait pas grandi frustrée et angoissée à l'idée de sortir. Angoissée mais aussi excitée. En quinze ans, jamais elle n'avait pu voir le monde extérieur. Sauf depuis sa fenêtre. Et elle voulait voir ce qu'il y avait dehors, elle le voulait mais vraiment. Alors c'est l'année de ses quinze ans que Runa décida de partir.

Elle était partie avec le vélo de son père, pendant la nuit, quand tout le monde dormait. Avec quelques vêtements, de quoi manger, tout l'argent qu'elle pouvait trouver dans la maison, de quoi lire. Parce qu'elle ne savait rien faire d'autre que de lire. Elle était certaine que tout se passerait bien, et que tout se passerait mal en même temps. Que ses parents la retrouveraient, qu'elle ne serait plus jamais jamais jamais autorisée à quoi que ce soit, qu'elle ne verrait plus jamais l'extérieur. Alors elle voulait profiter, en même temps. Et c'est ce qu'elle fit. Elle eu le temps de découvrir beaucoup de chose, durant son petit voyage au Danemark. A velo.Elle espérait juste sincèrement que ses parents ne la retrouveraient pas, jamais même. Et pendant environ un mois, tout se passa bien. Elle trouvait à manger, savait ou dormir la nuit sans avoir trop froid, c'était le principal.

Mais vint un moment ou elle ne savait plus trop quoi faire. Elle ne voulait pas rentrer chez elle, non. Parce qu'elle savait pertinament qu'après ça, plus jamais elle n'aurait la permission de sortir dehors. Déjà qu'elle ne l'avait pas avant et qu'elle n'avait pas respecté ça. Donc elle ne voulait pas rentrer. Et avait peur. Elle n'avait plus d'argent, non. Alors au début, elle avait juste fait la manche dans la rue. Elle recevait très peu d'argent, mais c'était suffisant pour vivre. Elle devait juste faire très attention à changer d'endroit, de crainte ue quelqu'un ne prévienne les autorités et qu'on ne la renvoie chez elle. Et puis un jour, un homme à l'aspect plutôt louche était venu l'aborder. Il lui avait demandé si elle voulait un toit, à manger, un endroit où elle serait tout à fait libre en l'échange de quelques services. Bien sûr que ça avait l'air trop beau pour être vrai, mais ça n'avait pas arrêté Runa de dire oui sans plus y réfléchir.

C'est ainsi que durant sept ans, Runa passa sa vie à danser dans un club très discret de Copenhague,   et à occasionnellement se prostituer. Elle avait commencé par danser pendant les deux premières années. Et ce n'était vraiment pas difficile. Non. Il fallait juste savoir se déshabiller et danser, et ne pas faire trop attention aux potentielles mains baladeuses. Il faut dire que les cinq autres années d'après n'étaient pas non plus catastrophiques non plus. On la traîtait bien dans l'ensemble. Elle eut des soucis avec des clients quelques fois, plusieurs fois, paaaas mal de fois même, parce qu'elle n'était apparemment pas assez docile, et peu enthousiaste. Même en sept ans, elle n'avait pas vraiment changé à ce niveau là. Mais à force d'avoir des soucis avec les clients, elle finit aussi par en avoir avec les responsables. Qui la payaient, la logaient, la nourrissaient. Alors au bout de sept ans de très bons et loyaux services, elle fut mise à la porte. Ce qu'elle apprécia peu. Et elle ne savait de nouveau plus quoi faire. Elle ne voulait pas rester là. De toute façon, peu d'établissements comme ça existaient au Danemark, et le peu qu'elle visitait ne lui faisait pas vraiment envie. Trop douteux et sale.

Elle finit par prendre le train. Plusieurs trains. Jusqu'en Angleterre, en fait, Londres même. Elle avait entendu dire que la clientèle était déjà beaucoup plus aimable en Angleterre, même si elle ne parlait pas spécialement bien anglais. Elle n'avait jamais appris. Mais après, elle n'avait pas vraiment besoin de spécialement bien parler. Et après plusieurs semaines de visites et de recherche, elle avait fini par entendre parler d'une maison close qui était vraiment bien, bien située, bien entretenue, et ou il n'y avait apparemment jamais eu de soucis. Un exploit, en soi. Et à son relatif bonheur, ça fait désormais deux ans qu'elle y travaille. Peut-être que ce n'est pas le métier idéal, mais elle ne sait tellement pas ce qu'elle pourrait faire d'autre. Tant qu'on lui laisse un minimum de liberté, elle serait capable de bien des choses.