Aujourd’hui, Cystenian était de bonne humeur. Il avait décidé de faire un effort, un peu plus que d’habitude. Celui d’aller manger avec tout le monde, ou en tout cas, ses collègues, le matin. Après tout ils n’étaient pas méchants. Mais c’était nettement plus intéressant de manger avec Achahiah en même temps. Mais il pourrait le revoir le soir même. Long, mais pas du tout infaisable. Il allait se concentrer sur son travail, tout simplement.

Mais le destin en avait très visiblement décidé autrement. Peut-être lui faire passer un message subliminal. Qu’il ne devrait pas changer ses habitudes peut-être. Mais il avait déjà un peu froncé les sourcils en voyant une lettre du ministère arriver. C’était vraiment bizarre. Parce que bon, il n’avait strictement rien fait de spécial hein. Il n’avait aucune raison d’être convoqué, vraiment. Il l’avait à peine ouverte que justement, le journal était arrivé, il n’y avait pas vraiment prêté attention.

Il avait préféré lire la lettre, sans doute plus importante. Même si à la première lecture, il n’avait pas trop compris. Il avait suivi, dans les grandes lignes. Mais c’était totalement irréaliste. Ils avaient dû se tromper de personne, tout simplement. Pourquoi ça lui tomberait dessus. Pourquoi ses parents auraient étés pris pour cible aussi.

Alors il avait lu le journal. Pour se changer un peu les idées. Et là il avait un peu plus tilté. En même temps, avec la photo, il aurait eu un peu de mal de ne pas reconnaître la maison. Ou le paysage autour, parce que ce qui en restait hein. Ce n’était pas grand-chose. Voir même rien du tout. Un vieux truc calciné. Impensable. Effarant. C’était un peu comme si tout s’était arrêté autour de lui. Il n’entendait plus rien non plus. Il ne savait pas non plus ce qu’il faisait, il s’était machinalement levé en reprenant sa lettre et était allé à l’infirmerie. Dans ce qui lui servait de bureau plus spécialement. Et pour le coup, il était plutôt content d’avoir encore son lit. Il s’y était affalé après deux secondes en serrant le coussin contre lui et en se mettant à pleurer de tout son saoul. De toute manière il n’y avait personne. Enfin, tout était relatif. Il entendait parfois vaguement du bruit, mais il n’y faisait pas trop attention, recoonnaissant souvent la voix d’Hilderley, qu’iiiil n’avait pas du tout envie d’entendre pour l’instant. Juste de mourir en fait. Ca paraissait parfaitement bien comme plan.

Il n'attendait rien de particulier, Achahiah, à cette heure-ci. Surtout pas quelqu'un, et encore pas quelqu'un avec qui il n'avait pas l'habitude de traîner. Hilderley, actuellement. Ca l'avait surpris deee directement le voir s'adresser à lui. Très surpris, il avait bien cru qu'il s'était trompé de personne. Mais il avait mentionné Cystenian, et ça l'avait tout de suite beaucoup plus intéressé. Il y avait apparemment un souci, étant donné qu'il semblait ne plus vouloir sortir de son bureau et qu'il ne répondait pas quand on l'appelait. Effectivement c'était inquiétant, donc oui, il avait bien voulu se déplacer jusqu'à là-bas pour voir ce qui se passait et s'il pouvait y faire quelque chose. Il espérait bien que oui.

Du coup, en arrivant, probablement parce qu'il était très inquiet oui, il s'était permis d'entrer directement. Et Cystenian était bien là, ce qui était déjà assez rassurant. Donc il s'était rapproché du lit doucement, et s'y était assis. Il n'avait pas l'air de dormir, étant donné qu'il bougeait un peu. Est-ce qu'il pleuRAIT. Aaah noON. Achahiah avait tendu une main pour lui caresser un peu les cheveux.

« Hey, qu'est-ce qui v-.. »

Eeet il avait vu ce journal par terre. Cystenian lui avait déjà montré des photos de sa maison, et à moins d'être totalement débile, en voyant la photo de la maison brûlée, c'était pas difficile de comprendre ce qui s'était passé. Merde. Lui faire un câlin, c'était peut-être déjà mieux. Il méritait pas ça putain, mais tellement pas. Il savait que ça n'allait pas être d'une grande aide, mais il l'avait serré fort contre lui.

Il ne savait plus trop depuis combien de temps il était là. Sans doute un bon bout de temps, oui. Mais il s’en fichait un peu. Là tout de suite, il avait autre chose à faire que de se soucier des autres, une fois n’est pas coutume. Il avait quand même un minimum le droit de prendre du temps pour lui et au pire il irait s’expliquer avec le directeur plus tard. Mais là tout de suite, il allait juste rester encore avec son coussin et la taie totalement détrempé, à dégeulasser un peu plus ses lunettes. Il n’était plus vraiment à ça près. Et il pourrait rapidement lancer un sort quand il en aurait vraiment besoin, et quand il daignerait sortir en soi. Par contre ce qui était vraiment pas mal, c’était qu’Hilderley semblait s’être décidé à aller autre part que devant sa porte.

Quoique, il avait peut-être pensé un peu trop vite, parce qu’il avait clairement entendu quelqu’un rentrer. Non mais s’il ne prenait même plus la peine de toquer lui aussi. Le brun avait vaguement passé une main sur ses yeux, avant de se rendre compte que jamais son supérieur ne lui caresserait les cheveux en fait. Et que ce toucher, puis surtout cette voix, il ls connaissait plutôt bien, et ce n’était clairement pas à l’infirmier. Il avait daigné se tourner vers Achahiah, essayant pendant deux demi seconde de lui parler, avant d’abandonner. De toute manière, il semblait avoir vu le journal un peu plus loin, donc il allait certainement comprendre, il n’était pas stupide. Du tout. Mais ce câlin, ça faisait vraiment du bien. Il était extrêmement désolé s’il était en train de lui pleurer dessus ou quoique ce soit, mais il n’avait pas pu s’empêcher de le serrer aussi contre lui, le plus fort possible. Parce qu’il avait l’impression que son odeur et sa présence étaient nettement plus familières que quoique ce soit d’autre pour le moment. Et que dans un autre sens, c’était littéralement la seule personne aussi qu’il considérait entre autre comme quelqu’un de sa famille qui lui restAIT.

« ▬ C-Ca peut pas être p-possible, i-ils avaient r-rien fait d-du tout, i-ils n’ont r-rien à voir avec t-tout ça. C-C’est…J-Je comprends pas, e-et j-je comprends pas p-pourquoi i-ils l’ont b-brûlée. E-Et si, s-si ils l-les ont j-justes laissés b-br… »

Il n’avait même pas envie de le diRE. Il n’arrivait pas non plus en fait. Par contre il arrivait très bien à imaginer, merci cerveau.

AAaaaah mais non, il se sentait beaucoup trop mal pour Cystenian. C'était une des pires choses qui aurait pu lui arriver, honnêtement. Du moins c'est ce dont Achahiah avait l'impression et il doutait pouvoir se tromper là-dessus. Il ne prétendait pas avoir ressenti la même chose quand son père est mort, parce qu'il ne pouvait comparer, ils n'avaient pas vécu les mêmes choses avec leurs famille respectives. Mais il pouvait plus ou moins comprendre ce que ça pouvait faire. Il était tellement désolé pour lui, même s'il n'aurait rien pu y faire. Il voulait juste rester avec lui et lui faire des câlins jusqu'à ce qu'il aille bien. Donc il allait continuer de le serrer, fort, et de caresser ses cheveux dans l'espoir de le détendre un peu ou de lui changer les idées, mais il doutait que ça suffise à lui changer les idées.

" Je s-sais c'est... C'est pas juste, vraiment pas juste et.. Personne mérite ça. Je suis vraiment désolé pour toi, s-si t'as besoin de quoi que ce soit, n'hésites pas à me le dire, même si c'est juste parler ou si tu veux manger un truc.. "

En tout cas il comptait bien rester avec lui, parce qu'être seul dans ce genre de situation n'était pas franchement ce qu'il y avait de mieux. Il allait aussi le regarder un peu et lui embrasser le front plusieurs fois avant de le resserrer un peu plus contre lui.

Il se sentait mal. Mal et stupide. De se comporter comme ça là devant lui, alors qu’Achahiah avait vécu parfaitement la même chose eeet qu’il n’avait sûrement pas réagi comme une vieille loque là. Et qu’il avait réagi autrement qu’en s’enfermant dans sa chambre en refusant d’écouter qui que ce soit. Qui que ce soit sauf lui quand même. Mais en même temps, Cystenian était vraiment content qu’il soit venu. Parce que c’était la seule personne qu’il avait envie de voir et parler même. Bon, là tout de suite il avait du mal hein. Mais ça irait certainement mieux, une fois qu’il aurait été avec lui quelques minutes. Le temps d’un peu se calmer et de profiter de sa chaleur, de ses doigts. Et tout contact même avec lui. Pouvoir entendre le son de sa voix. Il s’y était un peu plus accroché, en essayant de ne pas lui faire trop de mal non plus. Parce qu’il ne voulait pas, il voulait juste que le temps s’arrête et qu’on les laisse tranquilles. Et puis il voulait juste dormir, dormir pour toujours en continuant de pouvoir sentir son parfum et de rester tout contre lui, ce serait nettement mieux. La meilleure des choses même.

« ▬ C-C’est parfaitement dégeulasse, i-ils les o-ont retrouvés p-près d’un fenêtre e-et de la porte, si ç-ça se trouve, i-ils é-étaient e-encore vivant q-quand l-le feu a t-tout brûlé.  J-Je veux juste r-rentrer chez n-nous e-et r-rester p-près de t-toi. »

Sinon ça n’allait certainement pas aller. Et iiiil finirait à jamais tel un légume dans ce lit pourri. Ce dont il n’avait pas trop envie hein. Surtout pas avec l’infirmier juste à côté.

Il était vraiment triste pour Cystenian. Ce n'était même pas de la tristesse. C'était pire que ça, rarement il avait du se sentir aussi mal. Probablement jamais en fait, Il ne savait pas, et en vrai, Il ne voulait plus trop y penser. Il ne voulait pas réfléchir, c'était inutile et ça faisait mal généralement. et là, ça lui faisait très clairement mal de penser à quoi que ce soit, donc il allait tout simplement é v i t e r. Il allait tout simplement rester aux côtés de Cystenian, et surtout ne pas le lâcher. Surtout, lui faire comprendre qu'il serait toujours là pour lui, que rien ne l'empêcherait de rester avec lui à ses côtés. Absolument rien, et il ferait absolument tout ce qui était en son possible pour lui redonner le sourire. Même s'il savait que dans l'immédiat, ça allait être très compliqué. Il serait patient, rien ne pressait. Mais le pire serait de le laisser seul, ce qui n'était pas prêt d'arriver. Vraiment pas. Il tenait tellement à lui, à le tenir contre lui. Le serrer fort. Ca lui montrait qu'il étaient bel et bien là parce qu'au final, ça lui faisait tellement peur, il n'avait pas envie de le voir disparaître. Et ils ne savaient jamais ce qui pouvait arriver, alors ça lui faisait peur. Très fort. Il voulait juste qu'ils puissent être heureux.

" Oui, c'est... Impensable, o-oser faire ça.. J'aimerais te dire de.. D'oublier.. Enfin de ne plus y penser mais.. Je veux pas que tu te dises que c'est de ta faute, en t-tout cas.. On p-peut, si tu veux, et je resterai avec toi autant de temps que tu le voudras. On peut.. Prendre congé demain, et peut-être les jours qui suivent si tu le souhaites, pour te reposer et juste.. Je sais pas, qu'on reste ensemble. "

Parce que c'était le principal en fait. S'ils restaient ensemble, ils sauraient se soutenir. Se rendre heureux l'un l'autre. Comme ils le pouvaient. Même si ça allait clairement être compliqué pendant un moment, ça passerait. Et ils retrouveraient leur bonheur.

Il ne savait pas trop ce qu’il aurait pu faire sans Achahiah actuellement. Bon, il avait quand même une bonne idée de ce qu’il ferait vu qu’il était seulement arrivé il y a quelques minutes. Mais il avait l’impression que le temps s’était un peu plus arrêté depuis qu’il était là. Mais en bien cette fois-ci. Il était tellement partagé. Entre cet énorme vide que la nouvelle lui avait laissé et la chaleur que dégageait Achahiah. Et il s’en voulait de lui imposer ça, mais il ne pouvait juste pas ne rien faire, et faire comme si strictement rien ne s’était passé. Une de ses mains était allée retrouver ses cheveux, comme pour s’assurer qu’il était là. Et que c’était rassurant aussi. Comme son emprise. Il ne voulait plus quitter ses bras. Il ne comptait pas non plus bouger sa tête de son épaule, même s’il étouffait encore quelques sanglots tant bien que mal.  Il avait quand même réussi à acquiescer à ce qu’il disait. Au cas où il n’arriverait pas à parler. Il essayerait, mais ce n’était pas forcément concluant non plus.

« ▬ T-Totalement. J-Je pens pas q-que ce soit une b-bonne idée non p-plus. M-Mais c’est t-totalement ma f-faute, si j’avais été n-normal, o-on aurait pu a-avoir une vie t-tranquille. I-ils ne seraient p-pas…O-Oui, d-de toute manière j-je pourrais p-pas travailler. J-J’ai pas la t-tête à ça. J-je veux juste r-rester avec t-toi. P-Partir loin d’ici, j-je sais pas o-où mais, l-loin, juste s-se changer les idées. »

C’était tout ce dont il avait besoin, l en avait l’impression en tout cas. Mais il allait relever un peu la tête pour au moins l’embrasser sur la joue. Et essayer de le remercier aussi. En s serrant un peu plus contre lui.

« ▬ D-Désolé, je voulais p-pas t-te faire subir ç-ça… »

Tout ce que tu voulais, c'était avoir pu faire quelque chose pour l'aider. Mais tu savais que ce n'était pas possible, que t'étais quelqu'un de faible et plutôt inutile. Mais il y avait bien un e chose pour laquelle tu n'avais pas l'impression d'être totalement nul, et c'était faire de ton mieux pour essayer de faire en sorte qu'une personne se sente mieux. Tu lui parlerais, lui le tiendrais contre toi. Tu serais là dès qu'il aurait besoin de toi, ouais, mais tu savais bien que jamais tu ne pourrais être d'une réelle aide face à ce genre de situation pas contrôlable. Ca ne t'empêchait pas d'espérer, et de caresser doucement son dos.

« C'est pas de ta faute, dis s-surtout pas ça. Tu pouvais pas savoir, t'as jamais demandé ça, ne te blâmes surtout pas. Ca pourrait être de la faute de tout le monde sauf de la tienne. On pourrait partir un moment, loin, prendre des vacances.. Tu pourrais te détendre, on pourrait.. Juste être heureux pendant un moment et ne plus penser à l'époque horrible dans laquelle on vit.. »

C'était peut-être impossible de ne plus y penser du tout. Mais totalement perdre espoir n'était pas vraiment nécessaire actuellement. T'avais attendu qu'il t'ait embrassé la joue pour doucement l'embrasser aussi, ça ne pouvait qu'être rassurant pour le moment.

« Ne t'excuses pas c'est.. C'est moi qui suis désolé. J'aimerais tellement pouvoir aider, pouvoir.. Empêcher qu'il ne t'arrive quoi que ce soit. Tu mérites tellement pas ça c'est.. Affreux. Désolé... »