Ce qui était bien aux heures des déjeuners c’est que Perceval pouvait totalement se permettre de ne pas être dans la Grande Salle. Persoonne ne remarquerait son absence. Si ce n’était Cenhelm, mais il aurait un peu de mal avec toutes les personnes présentes à table. Et puis, le brun préférait nettement plus le voir en dehors des cours et des gens tout simplement. Parce que rester sur le banc pourri là, en crevant d’envie d’aller le rejoindre à la table des professeurs, c’était assez nul aussi. Ça ne rendrait que l’attente encore plus insupportable. Et plus longue. Tout ce qu’il ne voulait pas. Alors bon, iil avait fuit plus loin avec une tomate. Maigre repas, mais les sandwichs étaient un peu trop loin. Et il n’avait pas plus faim que ça non plus. De toute manière, ça ne serait pas très pratique de manger quelque chose d’énorme et consistant dans son QG qu’était devenu les toilettes. C’était pas très pratique ni même joli, mais au moins ici, on avait la décence de lui foutre la paix. En même temps personne n’allait déranger qui que ce soit dans une toilette normalement. Enfin, pas directement.

Il y avait eu des bruits de pas. Rien d’anormal. Mais ils étaient plusieurs. Deux, ou peut-être trois. Perceval n’y faisait pas vraiment attention, jusqu’au moment oùùù, on parla d’un certain article d’un certain journal. Choueeette. Il avait l’impression d’être dans un mauvais film américain là. Il avait eu la bonté d’attendre cinq secondes, avant de sortir. Ah bah ça faisait moins les malins là. Ah bah soudainement, ça fermait sa gueule. Eet ça partait. Bien. Très bien. Ca serait mieux pour tout le monde. Bon, il avait peut-être balancé sa moitié de tomate entamée sur celui qui traînait à sortir, oui. Mais bon. Fallait bien un moyen de pression. Apparemment, il n’y avait que ça qui marchait dans cette école. Pour la peine, il avait même fermé la porte à clef. Là, plus personne ne risquerait de l’emmerder. Ce serait tellement bien qu’il hésitait un peu à retourner en cours là. Ce serait nettement mieux de rester là que de devoir encore croiser des tonnes de gens tous plus cons les uns que les autres, qui n’avaient même pas idée de ce qu’il pouvait ressentir réellement pour Cenhelm et vice-versa. Noon, plutôt se focaliser sur leur différence d’âge, ou juste le fait que leur relation était apparemment juste immonde et dégeulasse. Mais le plus dur n’était pas spécialement de faire comme s’il n’y avait rien entre eux, histoire d’éviter les ennuis. C’était plutôt de voir et d’entendre des gens s’en prendre à Cenhelm, comme s’il n’avait aucune morale ni quoique ce soit. Alors qu’il s’agissait de la seule personne valable et précieuse dans ce château. Et ce qui était bien, parfaitement génial, c’est que tout était absolument de sa faute.

S’il n’avait pas pris la peine de s’intéresser, et surtout de s’ouvrir totalement à son aîné, rien de tout cela ne serait arrivé. Et il aurait pu continuer de vivre sa vie tranquillement. Bravo, Perceval. Même pas capable de prendre soin de la seule personne que t’apprécies. Aah, il s’énervait particulièrement. Surtout maintenant. Juste voir son reflet dans la glace, là, ça l’avait horripilé. Il s’était bien regardé pendant deux longues minutes, juste à se fixer, avant d’avancer vers elle, posant son sac et juste se détailler d’un peu plus près. Oui, totalement détestable. C’est ben, il se haïssait encore plus de seconde en seconde. Il aurait bien continué, s’il n’avait pas ressenti le besoin viscéral d’y remédier. Il s’était juste gratté nonchalamment le bras au début. De plus en plus fort, jusqu’à relever ses manches. Ca commençait à faire un petit temps qu’il les haïssait particulièrement aussi. Et qu’il n’avait aucune envie de les montrer. En même temps. Il n’avait pas très envie non plus que qui que ce soit ne les voient. Aucune envie d’attirer l’attention aussi. Et qu’il savait qu’on le pousserait à l’arrêter oui. Et il n’en avait pas non plus envie. Même s’il savait que ce serait nettement mieux. Bon, il pourrait essayer d’arrêter pour une personne. Mais s’il cherchait autant à se faire du mal là tout de suite, c’était bien parce qu’il se sentait mal envers elle. De ce qu’il pouvait lui infliger à cause de ses décisions. Aah, il n’avait même pas envie de pleurer. Du tout. Il avait cherché d’un geste presque trop familier dans son sac. Et avait vite trouvé l’objet de son désir actuel. Il avait cours de potions, ça tombait plutôt bien. Il aurait une bonne utilité de son couteau pour les ingrédients là.

Il avait un peu soupiré, avant de déglutir eeet de s’entailler le bras droit. Bon, ça faisait mal, mais en même temps, ça faisait énormément de bien. Ce pourquoi il n’allait pas s’arrêter là. Il n’avait pas du tout envie d’arrêter en fait. Alors il allait juste continuer. Il était bien parti, jusqu’à ce que quelqu’un n’essaye d’entrer en fait. Ca lui avait fait super peur eet paniquer surtout. Dans la précipitation, il avait remis ses manches le plus rapidement possible. Un peu trop, çaa lui avait fait mal, mais tant pis. Il allait survivre. Aah. Il avait vraiment bien fait. Parce que la personne en question avait lancé un sort pour ouvrir la porte. Oui non, sinon l’intimité ils connaissaient. Apparemment pas. Il avait serré ses mains sur le bord de l’évier, histoire d’éviter que ses bras ou mains ne tremblement de trop, et juste fixé la porte. Bon si la personne restait assez loin, elle pouvait ne rien remarquer, surtout qu’il y avait heureusement son pull, nettement plus foncé par au-dessus. Oui, y avait juste ses mains quoi, sur lesquelles le sang commençait à couler, génial. Ah. Qui avait laissé le couteau en plein milieu. Nice. Il avait pas trop le temps d’y toucher alors il allait l’ignorer e- Quoi. Pourquoi c’était une fille. Il avait un peu froncé les sourcils.

« ▬ …Qu’est-ce que tu fais ici ? Les toilettes des filles, c’est en face. »

Tout ce que Vicky attendait, c’était la fin du repas. Bien que ça avait été bon tout ça, on ne pouvait pas dire que la suite serait encore mieux. Ce serait même excellent. Elle devait rejoindre uuun certain Préfet-en-chef quelque part, sauf qu’après le repas, il était parti, et elle avait totalement oublié l’endroit où elle devait le retrouver. La Serpentard se sentait bien conne pour le coup, il se demandera sûrement ce qu’elle est en train de faire. Mais bon tant pis il attendra.

Elle faisait attention à chaque salle qu’elle ouvrait, ou entrouvrait, elle était même repartie à la salle commune, avait fouillé les moindres recoins, mais rien n’y faisait, il était barré où sérieux. La jeune femme avait monté cinq étages, mais elle se disait que ce serait le dernier, elle n’allait pas lui courir éternellement derrière non plus non mais. Elle avait été voir les sales puis- .. Les toilettes ? Il était peut-être parti pisser qui sait. L’attendre ici ? Ouuu.. Oh non. Encore mieux, essayer de lui faire peur. A force il devait avoir l’habitude mais bon, autant essay- Pourquoi c’était fermé. C’est jamais fermé les chiottes ? Oh il voulait jouer à ça ? D’accord. Alohomora et hop.

Vicky entra dans les toilettes discrètement et.. fut presque horrifiée par le sang sur le sol, il s’était passé quoi là ? Elle commençait à paniquer, d’autant plus avec ce couteau sur le sol, un couteau pour les potions non ? La scène était digne d’une série policière. Et en relevant les yeux, elle aperçu Perceval, et il semblait seul. Est-ce que .. Non. Il n’aurait pas fait ça quand même ? Autant aller vérifier, d’un pas décidé, et d’apercevoir le sang qui dégoulinait le long de ses mains et qui alla couler dans le siphon du lavabo.

- Rien à foutre.

D’un geste rapide, elle releva les manches de celui-ci, qui semblaient coller à sa peau, elle grimaça pour lui, c’était bien la première fois qu’elle voyait ça, et elle aurait aimé ne jamais le voir. Son premier réflexe avait été de rester à regarder pendant quelques secondes, puis d’un geste vif, elle sortit de son sac des bandages et du désinfectant, qui ne lui étaient pas destinés, mais tant pis. Elle allait appuyer on ne sait quoi sur sa plaie pour arrêter le saignement, l’amenant un peu plus loin pour qu’il s’asseye, pour éviter qu’il n’ait la tête qui tourne.

- Est-ce que tu te rends compte de ce que tu viens de faire là ? Tu te serais laissé mourir dans les toilettes ? Tu veux passer le restant de ta vie aux côtés de Mimi Geignarde ?

Elle semblait à la fois paniquée et froide dans ses paroles, elle voulait d’abord lui faire comprendre qu’il avait failli faire une grosse connerie.

Une fascination morbide. C’était totalement ce qu’il ressentait en ce moment. Enfin, en voyant les entailles plutôt. Nouvelles ou non. Sinon il se sentait étonnamment bien. Un peu soulagé aussi. Perceval aurait touuut le temps plus tard de sentir le remords en fait. Alors autant profiter de l’instant présent. Il avait un peu fermé les yeux en ayant un léger sourire aux lèvres. Bon. Ca aurait duré plus longtemps si seulement on lui avait laissé plus de temps.  La redescente sur terre avait été un peu difficile. Dure en tout cas. Non mais il voulait juste la paix. Rien d’autre. Alors pourquoi elle venait là comme ça. D’un air beaucoup trop déterminé. Il avait froncé les sourcils, et avait voulu se reculer.  Sauf qu’ell avait été trop rapide en fait. Il avait grimacé, même grogné légèrement lorsqu’elle releva ses manches. Oui bon, c’était moins agréable ça. Eeet qu’est-ce qu’elle foutait là à le regarder comme ça. C’était pas un animal de foire non plus en fait. Puis d’un coup elle s’était mise à bouger beaucoup plus vite. Aaah ; Très bien. Qu’est-ce qu’elle espérait faire en fait. Parce que sa merde là ça faisait encore plus mAL. Et il n’avait pas eu d’autre choix que de la suivre, sous la surprise. Mais qu’est-ce qu’elle espérait.

« ▬ C-C’est bon, je sais ce que je fais quand même. Je ne vais certainement pas mourir juste pour quelques entailles non plus.  Alors c’est très gentiiiil, mais j’ai pas besoin de tout ton attirail. »

Sinon elle pouvait s’occuper dee ce qui la regardait en fait. Maintenant qu’il avait totalement compris ce qui se passait, qu’il était assis et tout, il pouvait un peu mieux réfléchir. Eeeet il allait déjà dégager ses bras. Eet se relever. Bon, il se sentait pas super là tout de suite, il aurait mieux fait de manger avant en fait. Mais il allait prendre sur lui-même. Il n’avait pas très envie de lui montrer une autre faiblesse là tout de suite hein. Eeet, il allait juste aller vers l’évier, pour pouvoir faire couler de l’eau, déjà nettoyer un minimum le truc eeet juste passer ses bras sous l’eau, ce serait amplement suffisant. Bon, il resterait à nettoyer ses manches où il aurait un peu plus de mal. Maiiiiis au pire, il sécherait juste les cours en fait. Ca irait nettement mieux et plus vite aussi.

Vicky se demandait bien comment les personnes pouvaient faire ça. Se faire du mal physiquement, à vouloir la mort ou rester près de ses portes. Peut-être que la souffrance faisait oublier des choses encore plus douloureuses, ce qui était une échappatoire pour eux, quelque chose dont ils avaient besoin. Mais la Serpentard ne comprenait toujours pas. Elle prenait le suicide comme quelque chose qui était à la fois égoïste et triste. Quand les gens passaient à l’acte, ils laissaient les gens qu’ils aimaient derrière eux, seuls. Mais d’un autre côté c’était triste oui, car ces personnes qui leur sont chères ne se sont pas aperçus du mal-être de la personne, ou faisait comme si de rien n’était. Qui était le plus égoïste dans l’histoire ? Le sauveur, ou celui qui ne veut pas être sauvé ?

La jeune femme sortit du coton de son sac ainsi que du désinfectant, qu’elle mit sur celui-ci, mais le temps qu’elle fasse ça, il était reparti près de l’évier. Elle fronça les sourcils et se releva, elle n’allait sûrement pas le laisser comme ça non.

- Oui bien sûr tu sais ce que tu fais, tu sais très bien où sont les veines Perceval, tu es loin d’être bête. Et c’est gentil oui, donc j’aimerais que tu te rasseyes, s’il-te-plait. Je te désinfecte et panse juste ça ensuite je repars.

Plus délicatement que la première fois, et après qu’il eût terminé de laver le sang, elle le fit asseoir, essayant d’esquisser un sourire pour le rassurer, ce n’est pas comme si il était du genre à se laisser faire non plus. Après l’avoir averti que ça allait piquer, elle lui appliqua le désinfectant. Bientôt ça deviendra son métier elle y croirait presque. Mais pour le coup elle savait bien comment faire, et ce serait moins long que le dos d’une certaine personne. Il y eût un petit silence, du moins si il ne parlait pas, puis…

- ...Pourquoi ?

Ca n’avait pas le mérite d’être clair, mais il avait sûrement compris ce que voulait demander ce « pourquoi ». Pourquoi il avait fait ça, pourquoi se faire du mal ? Alors que ses frères et sœurs, ou du moins certains sont attachés à lui.

Pourquoi, pourquoi il avait fallu qu’elle rentre là tout de suite aussi. Pourquoi elle n’aurait pas pu arriver vingt minutes plus tard hein. Quand il serait parti. Ou même plus tôt. Mais pas maintenant. Et d’ailleurs il ne savait toujours pas pourquoi elle était dans les toilettes des hommes hein. Il reposerait la question. Quand il aurait fini deee rincer les blessures. Et de nettoyer le lavabo aussi, il n’allait pas laisser tout dégeulasse et plein de sang pour les suivants. Puis même ça serait un peu malvenu pouuur le concierge.  On n’allait pas lui donner plus de travail que ça. Il avait un peu soupiré en la voyant ressortir du coton. Non, mais, il n’en voulait, p a s. Et il était certain qu’elle allait encore essayer de lui remettre du désinfectant hein. C’était trèèès bien l’eau. Juste de l’eau.

« ▬ Merci j’étais au courant. Heureusement que je sais où elles sont, même un enfant de huit ans serait capable de les distinguer. Par contre, merci mais m’appelle pas par mon prénom, tu ne me connais pas, je ne te connais pas, on va en rester là. C’est pas parce que c’est gentil que c’est forcément bien, ni même utile. Tu pourrais garder ça pour quelqu’un d’autre, ou même pour toi-même, ça servirait bien un jour. »

Eeet comme ça, elle arrêterait de l’emmerder avec ça, ça serait vraiment bien. Et il pourrait partir plus vite aussi, faire comme si de rien n’était et oublier.Bon, il n’avait pas eu la force deee se débattre ou quoique ce soit. Alors il s’était assis, en soupirant une nouvelle fois. Ouais, ouais. Bah que ça pique hein, il s’en foutait vraiment. Par contre, il lui laisserait juste le bras qu’elle avait en main, l’autre il l’avait un peu secoué pour pouvoir faire redescendre sa manche. Ca irait totalement comme ça. Il avait relevé un peu la tête vers ele en fronçant les sourcils. C’était bien la dernière question à laquelle il s’attendait.

« ▬ Lesquelles ? Je te les classe avec les raisons par dates, par tailles ou par objets utilisés ? »

Mais qu’est-ce qu’il était drôle. Enfin, à moitié. Cynique plutôt, mais au moins ça lui évitait de déprimer encore un peu plus hein.